Annemasse : le port du masque obligatoire dans les rues du centre-ville

Des habitants portent déjà le masque dans les rues du centre-ville d’Annemasse. À compter de lundi 19 octobre, ce sera obligatoire.
Des habitants portent déjà le masque dans les rues du centre-ville d’Annemasse. À compter de lundi 19 octobre, ce sera obligatoire.

Après Saint-Julien-en-Genevois, Annecy ou encore Chamonix, la ville d’Annemasse franchit le pas. À compter de lundi 19 octobre, le port du masque sera obligatoire (pour les plus de 11 ans) en centre-ville entre 8h et 21h, dans un périmètre délimité par les places de l’Hôtel-de-Ville et de la Libération, les rues du Commerce, du Chablais et du Môle, et l’avenue de la gare et la rue de la gare, « y compris dans les rues transversales à l’intérieur de ce rectangle  », précise le maire, Christian Dupessey, qui prend un arrêté municipal en ce sens aujourd’hui, jeudi 15 octobre.

Vidéo : le maire explique sa décision

Pour l’heure, cette décision s’appliquera jusqu’au 30 octobre mais pourra être prolongée de 15 jours en 15 jours, « et elle le sera sans aucun doute  », indique le maire. Elle vient renforcer les mesures prises par le Préfet, via un arrêté qui rend obligatoire depuis mercredi 14 octobre le port du masque aux abords, dans un périmètre de 50 mètres, des écoles, des gares ou encore des centres commerciaux en Haute-Savoie.

« On demande un effort de responsabilisation à la population pour éviter le couvre-feu »

« En analysant ce qu’il se passe et en accord avec le Préfet, il y a une volonté d’être plus ferme et plus pédagogue dans une ville comme Annemasse qui est le cœur de l’agglomération et une zone où il y a beaucoup de monde à partir d’une certaine heure. Il y a déjà beaucoup de gens qui portent le masque dans la rue et on a pris cet arrêté car quand on est sur un trottoir, on est en contact avec différentes personnes, on peut s’arrêter discuter et exposer ou être exposé au virus. Par cette décision, on veut freiner à tout prix le développement de la pandémie, justifie Christian Dupessey, et revenir à des chiffres qui sont gérables pour nos hôpitaux où le personnel médical n’en peut plus avec un afflux permanent de malades hors Covid depuis le déconfinement. Les applaudissements ne suffiront plus ! On demande un effort de responsabilisation à la population pour ne pas arriver à ce qu’il se passe en Île-de-France ou dans d’autres métropoles et éviter le couvre-feu. »

Les policiers pas là pour faire du chiffre

Pour information, si le non-respect de l’arrêté préfectoral expose à une amende de 135 euros, celui de l’arrêté municipal sanctionne les contrevenants d’un PV de 38 euros. Le maire explique que les policiers municipaux seront en charge de faire respecter son arrêté mais sans objectif de faire du chiffre. « On doit gagner la bataille du nombre de contaminés. Nos policiers vont avoir comme consigne la pédagogie, devront expliquer aux gens qu’il faut mettre son masque pour se protéger et protéger les autres. Les policiers auront d’ailleurs des masques dans leurs poches pour en donner le cas échéant. C’est un travail de responsabilisation qu’il faut mener afin que chacun respecte les gestes-barrière. »

Le seuil d’alerte aussi dépassé pour les personnes à risques

C’est tout un contexte haut-savoyard qui a poussé la Ville d’Annemasse à rendre le port du masque obligatoire dans les rues du centre-ville, sur une tranche-horaire précise (8h-21h) qui peut poser question mais qui devait être fixée pour que l’arrêté soit conforme. Ainsi, au mercredi 14 octobre, le taux d’incidence pour 100 000 habitants en Haute-Savoie s’élève à 106, 6 « alors qu’il n’était «que» de 88 lundi 12 octobre  », évoque Christian Dupessey. « Le taux d’incidence pour les personnes à risques est également supérieur au seuil d’alerte (qui est de 50) puisqu’il est de 66  », ajoute le premier édile. Le taux de positivité des tests dans notre département a aussi fortement augmenté et s’établit à 9,7 % (12,2 % à l’échelle nationale).

Une volonté partagée d’éviter la fermeture des frontières

Le maire souligne qu’il y a « 10 à 15 frontaliers positifs chaque jour  », selon les données transmises par l’Agence régionale de santé mais sans que l’on sache sur combien de nouveaux cas positifs chaque jour. Dans les relations franco-suisses, les élus locaux français et leurs homologues suisses du Conseil d’État « ont une volonté partagée de freiner la pandémie en évitant la fermeture des frontières ». Vu la dégradation de la situation côté français et encore plus à Genève, on ne sait pas aujourd’hui s’il y a un niveau à ne pas franchir dans les taux d’incidence des deux côtés de la frontière pour que cet accord ne soit pas remis en cause. Pour rappel, à l’origine, la Suisse, et plus précisément, l’Office fédéral de la santé publique, plaçait des états sur liste rouge (avec obligation de respecter une quarantaine pour les personnes provenant de ces territoires) lorsqu’ils dépassaient les 60 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants sur quatorze jours, avant de «régionaliser» cette disposition pour la France, qui a dépassé ce seuil dès le 24 août dernier, puis d’exclure les régions frontalières, dont la Haute-Savoie, de cette disposition validée au niveau de Berne, capitale de la Confédération helvétique.

Afin d’aider à la lutte contre la propagation de la Covid, l’élu, qui est aussi premier vice-président d’Annemasse Agglo, a évoqué le télétravail. « Nous à la Ville et à l’Agglo, on donne l’exemple dans un cadre validé par les syndicats et, quand c’est possible, les fonctionnaires sont autorisés à avoir deux jours de télétravail par semaine. »