Législatives (1ère circonscription) : Véronique Riotton conservera-t-elle son fauteuil à l’Assemblée?

Dix candidats sont en lice dans la première circonscription de la Haute-Savoie.
Dix candidats sont en lice dans la première circonscription de la Haute-Savoie. - Photo d’archives

Législatives

Elle part favorite. La députée LREM sortante Véronique Riotton (Ensemble ! Majorité présidentielle) brigue un second mandat dans la première circonscription de la Haute-Savoie, qui a longtemps été le fief de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer (LR). Elle l’avait largement emporté lors de la vague En Marche il y a cinq ans (lire ci-contre). Cette fois, Véronique Riotton est dans le costume plus inconfortable de l’élue en place, mais elle pourra s’appuyer sur les 33,4 % réalisés par Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, loin devant Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

Une candidature unique à droite et à gauche

Face à elle, la droite locale mise sur la première adjointe au maire de Villaz, Aurélia Patty Gomila. Remplaçante d’Odile Mauris aux élections départementales de 2021, elle monte cette fois en première ligne, avec l’investiture du parti Les Républicains. Parviendra-t-elle à reprendre ce bastion de droite ?

La gauche, qui était divisée en 2017, s’est rassemblée sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) et sur le nom d’Anne-Valérie Duval, membre de La France Insoumise. Les trotskistes de Lutte ouvrière (LO), en revanche, partent de leur côté avec la candidature de Jacques Matteï.

Le faible score de Marine Le Pen au second tour en avril dernier (35,4 % dans cette circonscription) ne décourage pas pour autant le Rassemblement national, qui a choisi Didier Jouffrey, ancien du FN et du MPF, pour défendre ses idées.

Guillaume Jambard, lui, représente le parti Reconquête d’Éric Zemmour. Quant à Franck Buhler, il sera présent au nom du parti de droite souverainiste Debout la France (DLF), de Nicolas Dupont-Aignan.

Si le nombre de candidats a été quasiment divisé par deux par rapport à il y a cinq ans (10 contre 18), ces élections législatives servent aussi de tribune au mouvement régionaliste et autonomiste savoyard Mouvement Région Savoie (MRS), incarné dans la première circonscription par William Girard-Desprolet.

Enfin, le scrutin voit la participation de Daniel Salem Chiad, qui s’était présenté en 2020 aux municipales à Annecy (classé divers, il avait réuni 2,07 % des voix à l’époque), et d’Anne-Sophie Bata du Parti animaliste.

Résultats 2017

1er tour : Véronique Riotton (LREM) : 47,96 %, Annabel André-Laurent (LR) : 18,84 %, Brigitte Thiery-Audubert (FN) : 10,29 %, Julian Augé (FI) : 6,49 %, Jean-Jacques Bouchet (ECO) : 2,87 %, Christophe Poncet (SOC) : 2,51 %, Michel Lombart (COM) : 1,76 %, rançois Encrenaz (DLF) : 1,57 %, Roland Dufournet (ECO) : (1,51 %), Arnaud Dumain (ECO) : 1,13 %, Dominique Noyeau (REG) : 0,95 %, Loïc Brassart (DIV) : 0,83 %, Karinne Mozer (DIV) : 0,69 %, Corinne Israël (ECO) : 0,69 %, Grégoire Arpin-Bueria (DIV) : 0,60 %, Marina Chélépine (REG) : Jean-Paul Macé (EXG) : 0,43 %, Corinne Baro (DVG) : 0,42 %.

2e tour : Véronique Riotton (LREM) : 64,32 %, Annabel André-Laurent (LR) : 35,68 %.

Une députée sortante qui a débarqué en politique en 2017

Véronique Riotton a été rapporteuse de la loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire.

Comme beaucoup de nouveaux élus macronistes ailleurs en France, elle a débarqué sans expérience politique et chamboulé le landernau annécien en parvenant à conquérir les terres de Bernard Accoyer.

Véronique Riotton, 52 ans, spécialiste du management des ressources humaines en entreprise, va tenter de conserver son siège au Palais Bourbon lors du scrutin des 12 et 19 juin prochains.

Au sein de l’Assemblée nationale, l’élue annécienne a eu plusieurs responsabilités comme vice-présidente du groupe parlementaire de La République en Marche (LREM), membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, et rapporteuse de la loi de lutte contre le gaspillage et pour l’économie circulaire. Elle préside encore aujourd’hui le Conseil national de l’économie circulaire. Un « combat » qu’elle dit vouloir poursuivre.

« Tout n’a pas été réussi »

La parlementaire se fixe aussi « trois défis majeurs »  : économique/écologique, sociétal et démocratique pour son éventuel futur mandat.

Au diapason d’Emmanuel Macron, la députée sortante a toutefois promis un changement de méthode durant cette campagne des élections législatives, en reconnaissant que « tout n’a pas été réussi ». Cela convaincra-t-il les électeurs de revoter pour elle ? Réponse dans quelques jours. Cette sportive aura en tout cas mouillé le maillot en les invitant à participer à des footings et des randonnées à ses côtés durant la campagne.