Yaël Braun-Pivet devient la première femme à prendre la présidence de l’Assemblée nationale. Les 577 députés se sont prononcés à bulletin secret ce mardi 28 juin, lors de la première séance de la XVIe législature. Elle succède à Richard Ferrand, vaincu dans le Finistère lors des élections législatives. Elle aura la tâche de gérer les débats au sein de l’hémicycle.
Yaël Braun-Pivet a été élue au second tour. Elle était déjà arrivée largement en tête du scrutin lors du premier tour avec 238 voix. Elle s’opposait à Fatiha Keloua-Hachi (Nupes), Annie Genevard (LR) et Nathalie Bassire (divers droite).
Sébastien Chenu (RN), qui a obtenu 90 voix au premier tour a décidé de la course au perchoir, annonçant par la suite que les députés du Rassemblement national ne prendraient pas part au vote. Une tentative de démontrer leur intention de ne pas bloquer les institutions.
Ce scénario se dévoilait depuis plusieurs jours. Mercredi, l’élue des Yvelines a été choisie, face à Roland Lescure, comme candidate à la tête de l’hémicycle par les députés de la majorité présidentielle. Dimanche, un décret publié au Journal officiel indiquait que ses fonctions de ministre des Outre-mer prenaient fin.
Dans son discours face à l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a salué les femmes ayant siégé à l’hémicycle, dont Simone Veil et Marielle de Sarnez. Elle a également revenue sur le droit à l’avortement, « Ma conviction de femme est que nous devrons veiller collectivement à ce qu'il (le droit) le reste à jamais »
Qui est Yaël Braun-Pivet ?
Après un bref parcours au Parti socialiste – pour lequel elle a « toujours voté », Yaël Braun-Pivet, 51 ans, entre en politique en 2017 en devenant députée LREM des Yvelines. Dans la foulée, l’ancienne avocate pénaliste devient présidente de la commission des lois.
Après cinq ans, cette novice en politique a su se faire un nom et voir son travail salué. Souvent présentée comme « atypique », car issue de la société civile et jamais élue auparavant, Yaël Braun-Pivet est connue pour adopter une « approche de terrain ».
Son nom se fait connaître du grand public à l’été 2018. Dans le cadre de l’affaire Benalla, elle est nommée corapporteuse de la commission d’enquête sur les agissements de l’ancien collaborateur du président de la République. Commission d’enquête qui sera close le 1er août, après le retrait de l’opposition, qui accusait la Yaël Braun-Pivet d’un manque d’impartialité.
Pour autant, l’élue poursuit sa mission de députée et s’engage notamment sur la question des prisons, qu’elle place au cœur de son mandat. Ses pairs, saluent finalement son travail et sa bienveillance.