C’est une sortie politique qui a fait couler beaucoup d’essence. Mardi 2 août, en plein examen du Projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2022, Loïc Hervé, sénateur de la Haute-Savoie, s’est fendu d’une remarque qui n’est pas passée inaperçue : « Le budget de la nation n’a pas à financer le plein d’essence de nos voisins suisses. La loi de finances rectificative proposée par le gouvernement aura pourtant cet effet, alors que le franc suisse n’a jamais été aussi fort ! C’est de l’argent jeté par les fenêtres ! »
Aux yeux de l’ancien maire de Marnaz (2008-2017), la ristourne consentie par l’État français pour contrer l’inflation galopante des carburants devrait profiter prioritairement à nos compatriotes les plus démunis.
« Pendant longtemps, les Français se servaient dans les stations suisses »
Les réseaux sociaux et les médias suisses n’ont pas manqué de commenter abondamment les déclarations de Loïc Hervé. « Le sénateur français a fait un mauvais calcul et mis le feu pour rien. Quand un Genevois prend un litre de carburant en France, il verse un peu plus de la moitié du prix dans les caisses de l’État français », relèvent nos confrères de la Tribune de Genève dans un éditorial au vitriol solidement argumenté. « L’élu oublie aussi que, pendant longtemps, les Français se servaient dans les stations suisses, moins chères », rappelle le grand quotidien genevois.
À l’heure où le Grand Genève est une réalité chaque jour plus prégnante, voilà en tout cas un débat qui conduit à un regrettable retour en arrière.