Une rentrée scolaire sous tension
La rentrée scolaire, c’est le 1er septembre pour les plus de 12 millions d’élèves français. Il reste neuf jours pour tout mettre en place et pour s’assurer que dans toutes les classes tous les enseignants sont présents.
Un dernier point plein d’incertitude. D’après les derniers recensements, 4 000 postes resteraient vacants. Et ce malgré de très nombreux concours de recrutement tenus au printemps : en 2022 un total de 27 332 ouverts par l’Éducation nationale dans le public et le privé. Et pas seulement pour les enseignants.
En juin, plusieurs académies avaient, comme des syndicats d’enseignants, tiré la sonnette d’alarme. « On est quasiment dans un état d’urgence dans l’Éducation nationale », estimait-on alors. « Au niveau national, le taux de postes pourvus dans le premier degré public est de 83,1 %, alors qu’il était de 94,7 % en 2021. Pour les collèges et lycées, le taux de couverture, hors listes complémentaires, se situe à 83,4 % pour la présente session alors qu’il était de 94,1 % en 2021, a précisé le ministère de l’Éducation dans un communiqué », détaillait France Bleu en juillet 2022.
Face à cette potentielle inquiétude, le gouvernement a demandé, ce lundi 22 août 2022, l’installation dans tous les rectorats de France, de cellules spéciales chargées de s’assurer que tous les établissements scolaires seront pourvus de suffisamment d’enseignants. Suffisamment, c’est la promesse du ministre de l’Éducation nationale, Pap NDiaye. Confirmant dans ce sens, faire appel à des professeurs contractuels « dont la part demeure très modeste avec 1 % dans le premier degré et 8 % dans le second degré », si nécessaire pour assurer les remplacements.
Comment rendre le métier plus attractif ?
La situation est pressante, mais le gouvernement s’est d’ores et déjà engagé à ouvrir dès septembre, le 8 exactement, une grande concertation sur l’école. Un travail qui devrait s’étendre jusqu’à la fin de l’année. « Il s’agira vraiment d’un débat, d’échanges décentralisés, dans l’ensemble des établissements scolaires, de manière à ce que les professeurs, les parents d’élèves, les personnels administratifs et de direction et d’autres acteurs de la vie locale puissent réfléchir sur leur école », a stipulé Pap NDiaye, visant une réforme scolaire dans la durée.
A cela devrait venir s’ajouter la revalorisation du salaire des enseignants. Le gouvernement a parlé d’une rémunération de démarrage dans le métier de 2 000 euros. « L’engagement du président de la République quant à la poursuite de la hausse des salaires sera tenu et aucun enseignant n’entrera dans la carrière à moins de 2 000 euros net. C’est une première réponse forte à l’enjeu d’attractivité du métier d’enseignant », a assuré début août, Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics.
Autre promesse de l’État : l’augmentation du budget alloué à l’Éducation nationale. Faisant de ce ministère, une des priorités du gouvernement. Avec 6,3 % d’augmentation attendus en 2023, soit une hausse de 3,6 milliards d’euros.
Des annonces qui atteindront leur objectif ? Rien n’est moins sûr pour les syndicats. « Nous avons déjà entendu cet objectif de 2 000 euros par mois pour tous les enseignants sous le précédent quinquennat et le gouvernement n’y est pas parvenu », soutient Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU.