Le lieu est tranquille. Un parking de terre et de cailloux, entre une forêt dense et la rivière l’Ire, qui a perdu de sa vigueur après des semaines de sécheresse. On entend le bruit de l’eau et le chant des oiseaux.
Dix ans après la tuerie de Chevaline (une affaire qui a pris le nom de la commune voisine, bien qu’elle ait eu lieu précisément à Doussard), en cette fin août 2022, rien ne laisse penser qu’un pareil crime a pu se produire ici. Ni fleurs, ni inscriptions commémoratives. Seules quelques voitures de touristes sont stationnées au bout du parking du Martinet.
« C’est le point de départ de toutes les randonnées du coin, c’est pour ça qu’on aime bien cet endroit », souligne Michèle Domenge-Chenal, la maire de Chevaline. Un lieu « paisible, un peu austère, un fond de vallée », décrit l’élue. « Il y fait toujours très frais. L’été c’est bien, mais l’hiver c’est une glacière ! » En dehors de la belle saison, les visiteurs ne s’y bousculent pas de toute façon. « La route n’est pas déneigée et on ne peut y aller qu’à ski de rando ou à pied. »
« On découvre cet endroit »
En cette fin d’été, nous croisons un groupe de trois randonneurs d’une vingtaine d’années, originaires des Bouches-du-Rhône et des Landes. La tuerie de Chevaline ? Jamais entendu parler. « On découvre cet endroit », confient Louisa, Jeanne et Baptiste. Partis de Duingt et marchant en direction du refuge de la Servaz, ils ont fait une étape au parking du Martinet pour… trouver une poubelle. Sans imaginer ce qui est arrivé à une famille britannique d’origine irakienne et un cycliste savoyard au même endroit en 2012.
Déjà loin dans les esprits la tuerie de Chevaline ? En apercevant une voiture de la radio RTL redescendant la route de la Combe d’Ire, on se dit que non.