Début juin, le président de la République annonçait la création d’une nouvelle instance : le Conseil national de la refondation (CNR). Ce jeudi 8 septembre, c’est chose faite. À Marcoussis, dans l’Essonne, Emmanuel Macron en donne le coup d’envoi.
Dans un entretien donné à plusieurs titres de presse régionale cet été, le chef de l’État présentait le CNR comme ayant l’objectif de réunir « les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et des citoyens tirés au sort » autour de sujets communs. « Ce sera l’instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes », assurait-il.
« Une première séquence de plusieurs jours »
Pour l’instant, les contours restent flous. Cette journée de lancement, qui se déroule de 9h30 à 18 heures, devrait néanmoins permettre d’y voir plus clair. Selon l’Élysée, un « dialogue interactif, direct, franc » sera instauré. Les principaux chantiers du quinquennat doivent être abordés : le climat, l’égalité des chances et la souveraineté du pays.
Cette première journée s’ouvre avec un discours d’introduction d’Emmanuel Macron, suivi d’une table ronde avec les participants. Plusieurs grands thèmes seront ensuite abordés durant le reste de la journée. Les déserts médicaux et l’accès aux soins seront notamment « au cœur de l’enjeu ».
L’objectif est de cadrer le fonctionnement du CNR pour pouvoir le décliner au niveau territorial. « On va se donner plusieurs mois pour identifier les besoins et bâtir des projets. En sortira une feuille de route et des moyens chiffrés », expliquait Emmanuel Macron en juin.
Qui y participe ?
Au total, en plus du président de la République, de la Première ministre et d’une délégation du gouvernement, une cinquantaine de personnes sont invitées. Pour ce lancement, il n’y a pas encore de citoyens tirés au sort, mais des organisations syndicales, politiques et culturelles. Le Medef, la CFDT, la CFTC et la CPME ont par exemple accepté de participer, en émettant toutefois quelques réserves. « Je doute de l’efficacité d’une organisation à soixante personnes », avait par exemple déclaré Geoffroy Roux de Bériez du Medef au Figaro.
Du côté des absents, tous les partis politiques d’opposition ont refusé de participer, ainsi que plusieurs syndicats tels que la CGT, Force ouvrière, ou la FSU.
Quelles sont les critiques émises à son sujet ?
Parmi les absents, les critiques n’ont pas toujours été tendres. Jean-Luc Mélenchon y voit une « saison 2 du grand blabla », au Rassemblement national on dénonce « une escroquerie, un machin de plus, un bidule de plus pour la France ».
Les partis politiques y voient un coup médiatique de la part du gouvernement. « Si c’était une véritable rencontre de travail, on y serait allés. Mais là, ça résonne plutôt comme un outil de communication. On ne voyait pas l’intérêt de s’y rendre », a expliqué la numéro 2 d’Europe Ecologie-Les Verts, Sandra Regol.
Pour Olivier Marleix, le président des députés Républicains, « il est hors de question de participer à tout ça ; que le président de la République fasse le travail institutionnel qui doit être le sien ». Marine Le Pen avait déjà émis les mêmes réserves, expliquant qu’elle refusait de participer « à quelque structure que ce soit qui vise à retirer du pouvoir à l’Assemblée nationale ».
Quelle suite pour le CNR ?
Comme l’a précisé Emmanuel Macron, « des rendez-vous réguliers » doivent suivre ce lancement. François Bayrou, le haut-commissaire au Plan, doit assurer le suivi du Conseil national de la refondation.
L’objectif est d’aller vite : les premiers chantiers seront lancés fin septembre, pour « avoir des solutions concrètes dès 2023 ». Mercredi, sur LCI, François Bayrou a assuré que « la loi » continuerait à être votée par « le Parlement, l’Assemblée nationale et le Sénat ». « Personne n’a jamais dit que le Conseil de la refondation allait faire la loi », a-t-il insisté.