Albertville : la sobriété énergétique s’invite dans tous les débats du conseil municipal

Les commerçants pourront ouvrir 12 dimanches de plus dans l’année. «Certains sont déjà ouverts tous les dimanches», a relevé le premier magistrat pour minimiser l’impact de cette dérogation.
Les commerçants pourront ouvrir 12 dimanches de plus dans l’année. «Certains sont déjà ouverts tous les dimanches», a relevé le premier magistrat pour minimiser l’impact de cette dérogation.

Albertville

Quand le maire Frédéric Burnier Framboret transmet la parole à Morgan Chevassu, conseiller municipal délégué au commerce, il sait que les dérogations accordées pour le travail le dimanche susciteront des débats. Peut-être n’imaginait-il pas en revanche qu’ils se transporteraient sur le terrain de l’environnement.

« Vous êtes constamment en décalage ! »

Dominique Ruaz, pour l’opposition, lance les hostilités, justifiant le désaccord de son groupe avec cette délibération portant à douze les dimanches où les commerçants pourront ouvrir leurs magasins. Du conventionnel pour commencer, puis du contextuel pour terminer : « Un argument conforte notre désaccord, celui de la sobriété. Vous qui affichez une première adjointe en charge du développement durable, qui laissez croire que vous êtes engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique, trouvez-vous cohérent d’ajouter 12 journées d’éclairage, de chauffage ou de climatisation pour des ouvertures supplémentaires ? Vous êtes constamment en décalage avec les préoccupations du moment : quand la tendance est à la végétalisation des espaces urbains, vous bétonnez les stades ; quand on annonce une inflation et des difficultés financières pour les plus modestes, vous augmentez les prix des repas du restaurant scolaire ; quand on demande aux citoyens et aux entreprises de limiter leurs consommations d’énergie et leurs déplacements, vous multipliez les dérogations d’ouverture des magasins, encourageant ainsi des surcoûts de fluides et d’énergie pour les enseignes et des déplacements supplémentaires pour les salariés et les clients ». « Ce ne sont pas des dates sorties du chapeau, s’agace Morgan Chevassu, elles sont déterminées et réfléchies au niveau du territoire en concertation avec les commerçants ». Bérenice Lacombe l’admet « Oui, cela génère de l’énergie, mais si les gens vont à Annecy effectuer leurs achats de Noël, c’est encore plus de CO² de dépensés. Nous travaillons avec les commerçants pour trouver des économies d’énergie et ces dérogations constituent un juste milieu entre sobriété et économie. Chacun fait des efforts, mais les commerçants ont besoin de travailler ! » « Et puis, complète le maire, c’est une liberté que l’on laisse, on ne force personne à ouvrir tous ces dimanches ! » « Quand on fait partie des décideurs, il s’agit d’envoyer des messages forts, là, en ouvrant 12 dimanches sur les 12 possibles, j’ai du mal à cerner le juste milieu s’étonne Laurent Graziano » « Vous savez, pour nous le développement durable, c’est pas six jours, c’est toute l’année », rétorque le maire. «  Les industriels vont fermer les fours pour que les particuliers aient de l’électricité, et nous, on va ouvrir les magasins, quel message ! », s’insurge Philippe Perrier.

« Ce temps de respiration du dimanche, dans une société où tout pousse à la consommation, est important conclut Laurent Graziano ». Le maire a fermé les débats en notant « Nous ne serons pas d’accord, nous en reparlerons l’année prochaine ».

Une résidence senior à la place du centre aéré des Pommiers

Une résidence senior et des logements sociaux devraient bientôt voir le jour sur l’ancien site du centre de loisirs.

La parcelle du Centre de Loisirs des Pommiers a été cédée par la CAF à un promoteur immobilier pour qu’il y soit construit une résidence senior et des logements sociaux. La commune a cédé au même groupe deux parcelles de 2145m² la jouxtant pour la somme de 303.025 euros. Laurent Graziano s’est demandé si le site, coincé entre une entreprise de transport et la chaufferie bois était bienvenu. «  Je n’ai pas trouvé cela opportun non plus, confesse le maire, je le trouvais trop loin du centre et des commodités, mais le promoteur a indiqué que la proximité d’une pharmacie et d’une boucherie convenait tout à fait ». Après s’être assurée qu’il y avait bien des logements sociaux privés dans le projet, l’opposition a annoncé qu’elle s’abstenait « pour ne pas affaiblir le parc social public ».

La commune a (encore) un chat dans la gorge

« Il y a 360 associations à Albertville et deux ou trois seulement qui posent problème, Chat Libre en fait partie » s’est ému Frédéric Burnier Framboret en réponse à une question de Laurent Graziano, s’interrogeant sur l’absence de versement d’une subvention à l’association. « Comment pourra-t-elle stériliser les chats si elle n’en a plus ?, poursuit l’élu d’opposition » « Cette année, elle a utilisé une partie du legs pour le faire, ce qui n’était pas convenu. Une réunion est prévue avec un vétérinaire qui pourra nous orienter de façon dépassionnée sur la stérilisation sur notre territoire. La problématique n’est pas celle des chats mais d’une association qui a des droits, mais aussi des obligations qu’elle ne remplit pas » Philippe Perrier a rappelé que si Chat Libre ne stérilisait plus, ce serait à la ville et ses fonctionnaires de le faire.

Les cyclistes restent au cœur des préoccupations

Jean-Pierre Jarre a annoncé un investissement de 26025 euros en faveur d’un aménagement au profit des vélos sur le pont du Chiriac et une partie de la rue Joseph Fontanet, le tout en partenariat avec la ville de Gilly qui assurera la maîtrise d’œuvre. Laurent Graziano en a profité pour glisser : «  C e type de travaux, ce doit être autre chose que de dessiner des pictogrammes sur le sol ! Ce qui est intéressant quand l’on refait une route, c’est d’intégrer directement le cheminement des vélos au projet pour éviter de devoir défaire et refaire plus tard ». « La question se pose à chaque fois, lui a assuré Frédéric Burnier Framboret. Pour les travaux, nous consultons Roue Libre et l’agence d’écomobilité. Concernant la rue Commandant Dubois, il n’y avait pas d’autre choix que de réaliser des pictogrammes ».

Un mot moche pour une belle action

En 2019, la mairie a mis en place un fond « intracting ». En tout, 113.610 euros pour soutenir des actions permettant de générer des économies d’énergie. Toutes les économies créées grâce aux initiatives mises en place sont réinjectées dans le même type d’actions  : « Ce qui nous permet de disposer d’un fonds de 305.573 euros et d’ envisager le lancement de projets plus importants en faveur du développement durable », se réjouit Bérébice Lacombe, 1ère adjointe à l’environnement. À Laurent Graziano qui s’inquiète de voir l’inflation obérer l’enveloppe, l’élue annonce  : « Il y a 15 jours, nous avons eu une réunion avec le centre technique et les services pour définir un plan de sobriété en visant les endroits les plus impactés par la hausse et ce que nous pouvions mettre en place pour lutter contre».