Vallée d’Aulps : «On travaille tous les jours pour conserver l’identité des villages de montagne»

L’hôtel les Airelles deviendra prochainement le chalet et la résidence Loden.
L’hôtel les Airelles deviendra prochainement le chalet et la résidence Loden.

Fabrice Mathon est le directeur général de la société Biotope Immobilier. Ce promoteur a notamment racheté l’hôtel les Airelles à Morzine, ou encore le Nagano aux Gets.

Prêtez-vous attention au patrimoine de montagne ?

C’est essentiel. Lorsqu’on fait un projet, que ce soit du neuf ou de la réhabilitation, on n’a pas d’autre choix que de considérer l’existant. C’est un élément clé dans la conception générale du projet. Que ce soit Morzine ou Les Gets, je ne crois pas qu’il y ait eu un non-respect des chalets. Ce qu’on peut juste noter, c’est qu’il y a des répétitions sur certains programmes. C’est un problème au niveau de l’architecture. Et la deuxième problématique, c’est le choix des matériaux. Il faut mettre du bois qui supporte le vieillissement, comme le mélèze, plutôt que du sapin. Pareil pour la pierre, il ne faut pas mettre du carrelage sur les façades... C’est surtout cet aspect-là qui n’est pas très cohérent. Aux Gets, on voit des bardages qui sont peints en bois naturel. Ce n’est pas correct.

Fabrice Mathon est le directeur de Biotope Immobilier.
Fabrice Mathon est le directeur de Biotope Immobilier. - Biotope Immobilier

Selon vous, y a-t-il encore une identité dans nos villages de montagne ?

On travaille tous les jours pour ça. Et je pense que dans les Portes du soleil, on a la chance, grâce aux collectivités, d’avoir préserver cette identité, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs. Ici, on a des bâtiments relativement peu haut, qui ont toujours des formes de chalets. C’est quand même bien maîtrisé. D’ailleurs, avec le nouveau PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal), on va être obligé de faire des choses beaucoup plus petites, et davantage à l’échelle de ce qui existe. Il n’y aura plus de grosses opérations comme on a pu avoir jusqu’à maintenant.

On dénonce souvent l’action des promoteurs, jugée trop impactante. Que répondez-vous ?

Prenons l’exemple des Airelles et du Nagano. Les propriétaires arrivent en fin de carrière, et deux options s’offrent à eux. Soit ils revendent l’hôtel à un hôtelier ou à leur enfant. Ou alors, ils décident de faire un projet avec un promoteur. C’est ce qu’il s’est passé pour ces deux hôtels. Sauf que, le Nagano était organisé de telle manière que c’était impossible de transformer les chambres en appartements. J’ai été obligé de le démolir, parce qu’il n’était pas du tout viable techniquement ni financièrement. En revanche pour les Airelles, j’ai réussi à récupérer presque 85 % de l’existant. On a pu éviter de le démolir. Surtout qu’il avait une valeur patrimoniale, il comptait dans le paysage de Morzine ! Pour moi, c’était indispensable de tout faire pour le rénover.