La France va ouvrir sa première mine de lithium, l’une des plus grosses d’Europe

L’exploitation de lithium se fera sur le site de Beauvoir, à Echassières dans l’Allier.
L’exploitation de lithium se fera sur le site de Beauvoir, à Echassières dans l’Allier. - Imerys

Le groupe de minéraux industriels Imerys a annoncé, ce lundi 24 octobre, la mise en exploitation minière d’un gisement de lithium sur le site de Beauvoir, dans l’Allier, à l’horizon 2028. Tandis que la France et le reste de l’Europe sont encore largement dépendantes de l’importation de lithium, cette mine devrait devenir l’une des plus grandes du continent et servir à accélérer la transition énergétique en alimentant l’industrie des voitures électriques.

Depuis le XIXe siècle, le site de Beauvoir exploite du kaolin pour la production de céramique et de porcelaine. La durée de vie de la mine quant à elle est estimée à 25 ans, pour un coût d’investissement estimé à 1 milliard d’euros. Au total, ce sont 1000 emplois qui seront créés pour mener à bien le projet, a promis Imerys.

34 000 tonnes de lithium par an

Le groupe ambitionne de faire de la France le leader du marché européen et projette une production de d’hydroxyde de lithium atteignant les 34 000 tonnes par an pendant au moins 25 ans. Soit une capacité équivalente aux besoins d’environ 700 000 véhicules électriques.

Le projet, baptisé Emili, a notamment pour objectif de répondre aux enjeux de transition énergétique et de souveraineté industrielle de la France et de l’Europe. « Une fois le projet Emili mené à bien, il devrait fournir une source domestique durable et compétitive d’approvisionnement en lithium pour les constructeurs automobiles français et européens et contribuerait largement à relever les défis de la transition énergétique », s’enthousiasme Alessandro Dazza, directeur général d’Imerys.

Le monopole de la Chine

« Le lithium – matière première et composant essentiel des batteries Lithium-ion – a été identifié comme critique par la Commission européenne en 2020 », rappelle le groupe. Or, pour le moment, la Chine domine largement le marché du lithium en termes d’exportation. Cette dernière a exporté 49 000 tonnes d’oxydes et d’hydroxydes de lithium en 2019.

Avec ce projet, la France tente de répondre aux engagements de l’Union européenne concernant l’arrêt de la production des voitures thermiques d’ici 2035. Par ailleurs, il fait également suite aux ambitions communiquées par Emmanuel Macron sur une production automobile tout électrique d’ici 2030.