O n était habituées à un public issu du Maghreb ou de l’Europe de l’Est, mais là c’est du monde entier qu’ils nous arrivent ! » s’étonne Françoise Massonnat. Nous avons Sokaïna, qui est à Bellegarde depuis 8 mois. Kabyle originaire du Maroc, elle a vécu en Espagne avant d’arriver en France. C’est aussi le cas de Fatiha. Fatima vient tout juste d’arriver du Maroc, il y a deux mois. Elle a trois enfants et recherche un travail. Dariel, qui est Cubain est ici depuis un an. Joséphine est arrivée du Nigéria en février et sa langue maternelle est le Yoruba. Sorina et Stefania sont Roumaines. Valentina est Originaire du Cap Vert, mais a vécu durant 11 ans en Espagne. Elle a trois enfants et un emploi à Val Thoiry. Rita a débarqué de Taïwan fin septembre, quant à Jennifer, elle vient du Salvador et vit à Bellegarde depuis un an avec son mari et ses trois filles.
La discussion comme premier moteur d’apprentissage
Après les présentations d’usage, le cours se poursuit sur une thématique d’actualité. Cette fois-ci ce sera «Octobre rose». Les animatrices se servent souvent de la presse locale comme support de discussion, mais aussi pour informer les élèves sur les structures qui pourraient leur être utiles.
Ensuite, on sort une carte du monde et, tour à tour, chacun va montrer d’où il vient. Un véritable cours de géographie qui nous fait traverser les océans et les continents. Fait intéressant : de nombreux élèves sont polyglottes et spontanément, des traductions se font en anglais, en espagnol ou en arabe pour s’entraider. La solidarité est bien présente et l’envie d’apprendre est partagée.
Chaque élève écrit le vocabulaire du jour dans son cahier mais l’oral est privilégié : « Il faut parler pour être à l’aise. On essaie de leur inculquer les rudiments, explique Françoise Massonnat. Idéalement il faudrait bien plus qu’une heure et demie par semaine. »
Certains élèves commencent à être à l’aise avec les bases du français, d’autres découvrent à peine le b. a.-ba et les prononciations. « Pour faire progresser au mieux les élèves on aurait besoin d’un cours intermédiaire. La marge est assez haute entre les débutants et les avancés » Mais dans l’état actuel des choses cela paraît impossible pour les bénévoles qui ont besoin d’être à plusieurs pour encadrer un cours.
Il existe d’autres offres de cours et les personnes y sont réorientées en fonction de leur profil.
Les professeurs bénévoles : Françoise Massonnat, Françoise Duterrail et Geneviève Pillet
Pour rejoindre l’équipe de bénévoles ou pour tout autre projet (secourisme, aide alimentaire, aide vestimentaire, soutien aux personnes âgées…) n’hésitez pas à les contacter. Tél. 04 50 56 08 92 – mail. ul.bassin-bellegardien@croix-rouge.fr
Les inscriptions au cours d’ATELEC se font auprès de Faïsa Bensefia au 04 50 48 41 34.
Différentes possibilités pour l’apprentissage du français
Les cours sont complets à la Croix-Rouge. Alors, quand un besoin urgent se fait sentir, les demandes sont redirigées vers la maison de quartier de Musinens, où l’association Atelec a ouvert des cours depuis octobre. Des subventions départementales devraient permettre une installation dans la durée. Trois groupes de dix personnes sont envisageables en fonction des niveaux. Il reste de la place pour des nouveaux arrivants qui souhaitent s’engager à l’année.
Pour les personnes inscrites à Pôle Emploi, le Greta propose à nouveau des cours cette année.
Les autres associations de solidarité comme les Restos du Cœur et le Secours populaire dispensent aussi des cours à leurs bénéficiaires. Enfin, depuis la rentrée l’association Activals dispense des cours de français pour adultes (80€ l’année tout compris). Quant aux enfants, ils ont un suivi à l’école avec des cours de FLE au collège et au lycée.
Il existe bien d’autres moyens de se familiariser avec le français (les applications sont légion) ; mais entrer en relation avec des natifs accélère l’apprentissage. Geneviève Pillet vit une expérience particulière avec des Ukrainiens qu’elle a pris sous son aile. « Ils viennent chez moi deux fois par semaine depuis trois mois. On n’a aucune langue en commun. L’éducation nationale a fait des fiches français/ukrainien que j’ai pu récupérer. On n’a pas le même alphabet, ça les terrifie quand ils voient comment on écrit. Leur motivation est énorme et moi je me régale », raconte cette ancienne institutrice.