Établie à Genève depuis 2016, cette New-Yorkaise « qui apprend le français » nous précise-t-elle, y a ouvert son atelier de chapelière au cœur du quartier des Pâquis. Une vraie caverne d’Ali Baba. Sur les rayonnages, sagement rangés, des formes en bois, des rubans, des perles, des plumes, et toute une série de modèles - pour les femmes et les hommes -, de la casquette au trilby, de la très chic capeline au Fedora larges bords, le best-seller de la maison.
L’envie de tout essayer
À peine a-t-on franchi la porte de l’antre de Laura, qu’on a envie de tout essayer ! Chaque pièce, façonnée dans une matière noble – feutre, laine, velours, paille, raphia… –, présente des finitions parfaites. Un savoir-faire acquis au Fashion Institute of Technology de Big Apple, temple de la mode reconnu internationalement, où est née son obsession pour les couvre-chefs. « Bien sûr, j’aimais la couture, le façonnage, le patronage, reconnaît-elle. Mais toute la technique qui permet la réalisation manuelle de chapeaux m’a immédiatement intéressée. Un vrai coup de foudre ! À la fin de mes études, l’une de mes professeures, qui collaborait au Metropolitan Opera de New-York, m’a proposé de travailler avec elle sur les costumes de différentes productions. En parallèle, j’ai commencé à vendre mes premiers chapeaux dans l’East Village… »
Elle enchaînera de nombreux contrats au MET – La Bohême, Tosca, Turandot, Madame Butterfly, Rigoletto… – mais aussi à Broadway. Les shows Aladdin, Mamma Mia, Sweeney Todd font appel à son talent. « J’ai adoré ce travail de précision car chaque petit détail compte. Le vêtement de scène doit être aussi beau que fonctionnel et résistant. L’intérieur de la pièce est toujours très soigné et les tissus utilisés sont juste magnifiques… »
Un chapeau pour chaque visage
Lorsqu’on lui demande si seules les « têtes à chapeaux » peuvent trouver leur bonheur dans sa boutique, elle sourit. « Bien sûr que non, c’est un mythe ! Il existe un chapeau adapté à chaque visage. Malheureusement, dans les magasins, tout est standardisé, et, en plus, il n’y a généralement que trois tailles, cela décourage pas mal de monde. Moi, je propose autre chose, des créations sur mesure ou la customisation de modèles existants. On peut choisir ensemble la couleur, la matière, la forme, le ruban, tout est personnalisable. »
Chouchou des créateurs, la casquette sera hypertendance cet hiver. « Celle-ci peut effectivement être le bon match avec un manteau ceinturé ou un trench, précise Laura. Mais pour moi, le basique parfait reste le Fedora en feutrine de laine, dont on soulignera les bords avec un joli foulard… »
67 rue Rothschild, Genève. Sur rendez-vous. Ecrire à : lcathats@gmail.com
