Propos racistes à l’Assemblée nationale : une exclusion temporaire pour Grégoire de Fournas ?

Le bureau de l’Assemblée nationale doit se réunir ce vendredi 4 novembre pour décider si Grégoire de Fournas est passible d’une sanction.
Le bureau de l’Assemblée nationale doit se réunir ce vendredi 4 novembre pour décider si Grégoire de Fournas est passible d’une sanction.

« Qu’il retourne en Afrique  ! ». Les mots prononcés par le député RN Grégoire de Fournas, lors d’une question du député Carlos Martens Bilongo jeudi 3 novembre, ont provoqué un tollé. L’élu LFI, noir, qui s’exprimait sur le « drame de l’immigration clandestine », considère que les propos du parlementaire d’extrême droite lui étaient destinés. Grégoire de Fournas, lui, assure qu’il parlait « du bateau transportant les migrants en Europe ».

Le bureau de l’Assemblée nationale doit se réunir ce vendredi à 14 h 30 pour décider d’éventuelles sanctions. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dit espérer « la décision la plus forte, pour sanctionner ce député du RN  » et estime que « la question de sa démission se pose pour lui  ».

Grégoire de Fournas supprime des tweets tendancieux

Alors que Carlos Martens Bilongo dit souhaiter des sanctions « exemplaires », Grégoire de Fournas lui a écrit une lettre, jeudi soir, dans laquelle il se dit « navré de l’incompréhension ». « Je n’aurais jamais prononcé ni toléré une quelconque déclaration raciste ou insulte à votre égard », ajoute-t-il.

Le député RN s’est par ailleurs empressé de supprimer d’anciennes publications sur ses réseaux sociaux. De quoi mettre à mal sa défense. Comme l’a révélé le compte Twitter @2022Elections, Grégoire de Fournas aurait par exemple effacé un tweet – datant de 2019 – dans lequel il écrit que « si Herwan veut être avec des noirs, il peut aller en Afrique… ».

Seulement, comme l’indique le Huffington Post, le député est toujours l’auteur de nombreuses publications virulentes sur le thème de l’immigration. En décembre 2021, sur Facebook, il proposait par exemple de «  remettre la France en ordre et renvoyer les Algériens en Algérie  » si Marine Le Pen était élue présidente de la République.

Une exclusion temporaire de l’hémicycle ?

Selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, quatre peines peuvent s’appliquer aux députés : le rappel à l’ordre, le rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal, la censure ou la censure avec exclusion temporaire. La sanction la plus lourde prévoit 15 jours de suspension et la division par deux de l’indemnité du député pendant deux mois.

Selon les informations du Point, Grégoire de Fournas devait être nommé porte-parole du Rassemblement national, si Jordan Bardella était élu président du parti. Rien n’est moins sûr à présent.