« Il est midi, c’est l’heure de manger !! », se réjouit une petite fille. Au menu du jour, salade de lentilles, cannellonis aux épinards et mousse au chocolat. Ce délicieux repas a été mijoté le matin même, dans la cuisine du groupe scolaire des Gets, où se mélangent les enfants des écoles publique et privée. Le restaurant scolaire est géré par l’Association familles rurales (AFR) les Potes au feu. Il fonctionne tous les jours d’école ainsi que les mercredis et lors des ‘‘petites vacances’’ pour le centre de loisirs ‘‘Les mômes’’. Rencontres avec ces petites mains de l’ombre.
Un repas de qualité
C’est une association discrète. Pourtant, ses cuisinières produisent 160 repas par jour pour les enfants des Gets. « On a presque 100 % des enfants de l’école qui mangent à la cantine », précise Maud Vercasson, présidente de l’association. Et la qualité du repas délivré est certainement une des causes principales de cet engouement. Le pain est fait maison, les fruits et légumes de saison, avec des aliments bio de préférence. Les Potes au feu travaillent également avec des producteurs locaux pour certains aliments : la fruitière des Perrières, la ferme de Caroline, les jardins de Chavannex, etc. Le tout, pour un tarif de 5 euros par jour.
Les menus sont variés et appétissants, comme ces petites meringues en forme de champignon, ou ce pain en forme de hérisson. « C’est magique, partage Stéphanie Pernollet, adjointe au maire en charge de l’éducation, de la jeunesse et de la vie sociale. Toutes les autres mairies de la vallée envient notre école et les enfants. C’est une production au jour le jour. On a un équipe investie au quotidien pour faire à manger, c’est super. »
Moins de gaspillage
Les Potes au feu ont travaillé pendant un an avec une diététicienne, pour convenir des repas. « On propose des repas équilibrés : si on a des féculents en entrée, on n’en aura pas en plat, idem pour les légumes, on fait également attention aux laitages », indique Carmelle Tripodi, la directrice de l’association.
Et de préparer ses propres repas permet aussi d’éviter le gaspillage. « On est une petite structure, on sait ce qui marche ou pas. Pendant un an, on a aussi pesé les restes, ce qu’on devait jeter, etc. Ça a permis de réduire les portions, pour qu’elles soient mieux adaptées e t puis, on sait qu’il faut faire goûter dix fois un plat à un enfant pour savoir s’il aime ou pas. » C’est peut-être ça la recette secrète ? Une bonne dose de patience et passion !
L’association est composée d’une présidente, d’une directrice, d’un trésorier et de deux cuisinières à plein temps. D’autres personnes viennent en extra pour aider en fonction des périodes.
Mais pour parvenir à développer d’autres projets, les Potes au feu sont en recherche de bénévoles. Alors à vos fourneaux !
La restauration scolaire gérée par une association ? Aux Gets, ce concept n’est pas nouveau ! En fouillant un peu dans les archives, Stéphanie Pernollet, adjointe au maire en charge de l’éducation, de la jeunesse et de la vie sociale a retrouvé des traces de l’association des familles rurales datant de plus de 40 ans. Carmelle Tripodi, actuelle directrice, se souvient qu’étant enfant, elle bénéficiait déjà de ce service. « L’école était encore du côté du village. On avait la cantine que l’hiver. C’est quand les enfants ont déménagé dans le nouveau groupe scolaire, situé route du Lac, qu’elle s’est ouverte à l’année. »
Aujourd’hui, l’association devenue Les Potes au feu emploie trois personnes en cuisine, ainsi que la directrice. Ce sont des parents d’élèves ou d’anciens élèves qui gèrent le conseil d’administration.
Quant aux enfants, ils apprécient toujours autant cette cuisine locale. « Il y en a qui partent au collège, qui nous disent que les repas leur manquent ! », s’amuse Carmelle Tripodi. « Ou des fois on a des petits qui viennent nous demander des recettes… »
Si l’association compte de beaux jours devant elle, l’inflation inquiète malgré tout. « Je reçois déjà des mails de certains fournisseurs qui vont devoir augmenter leur prix », confie la directrice. Actuellement, le repas coûte 5 euros par jour aux parents.