Maksym Kurbatskyi, l’envie de retrouver un avenir en Ukraine

Maksym aimerait entreprendre des études en management à son retour en Ukraine.
Maksym aimerait entreprendre des études en management à son retour en Ukraine.

C’est à Kiev, capitale de l’Ukraine, que Maksym est né, il y a 18 ans. Maksym suit un parcours scolaire classique de la maternelle jusqu’en terminale et grandit comme tous les jeunes de son âge, jouant avec les copains dans son quartier et partant faire des balades en vélo dans la forêt toute proche. Parallèlement, beaucoup de lectures, à large éventail, de la sorcellerie au management, Maksym dévore les livres, et en matière de sport, c’est vers le body building que s’oriente l’ado.

La guerre !

Dès la mi-février les informations annoncent l’imminence d’un possible conflit, un double sentiment anime la population, à la fois la peur et l’envie de faire face et continuer à vivre « normalement ». Maksym continue à se rendre au lycée mais dans sa classe ils ne sont plus que 7 élèves, ses autres camarades ont choisi de rester chez eux. Et le 24 février, à 4h du matin, la terrible nouvelle de l’invasion ! Plus d’école, une nuit en abri dans le sous-sol de l’établissement et le début d’un exode vers l’ouest, Kiev se vide, la population passe en quelques jours de 3 à 1 million d’habitants. Maksym et sa mère s’organisent, quelques supermarchés sont encore ouverts, ils font des courses pour pouvoir tenir, et restent dans la capitale auprès de la grand-mère, en fin de vie.

Une longue odyssée

Après le décès de la grand-mère, Maksym et sa mère quittent le pays, le 20 mars, après avoir été avisés qu’une famille était volontaire pour les accueillir en France. Commence alors un long périple, avec un premier train de nuit pour arriver à Lviv, la grande ville de l’Ouest, et une correspondance pour la frontière polonaise qu’ils franchissent à pied en quelques minutes : « l’entrée en Pologne, à Przemyl, au petit matin, fut facile, là on nous a remis de la nourriture et des billets de train pour Wroclaw puis Cottbus, en Allemagne, où nous sommes arrivés dans la soirée ». Maksym et sa mère sont accueillis dans un entrepôt organisé pour les réfugiés, il y a là environ 300 ukrainiens qui sont nourris et hébergés pour la nuit. Le lendemain matin ils prennent à nouveau le train et arrivent à Francfort-sur-le-Main dans la soirée. C’est la Croix-rouge qui gère l’accueil d’environ 2000 personnes, dans un vaste entrepôt. Seconde nuit dans ce « camp de réfugiés » pour Maksym et sa mère et le lendemain matin, un train pour Genève, une correspondance pour Chambéry où une famille albertvilloise les attend !

La vie à Albertville en attendant le retour

Depuis fin mars Maksym et sa mère sont logés à Conflans, bien entourés, Maksym a pu fréquenter le lycée Jeanne d’Arc jusqu’aux vacances et sa mère a réussi à trouver du travail dans un restaurant de la ville. Maksym n’a pas repris les études à la rentrée, il a l’espoir de pouvoir retourner rapidement à Kiev et y suivre un cursus en management. En attendant il a trouvé un job au restaurant l’Art’Lie où il exerce avec talent le service en salle.