L’usage récréatif du « gaz hilarant » augmente de manière « préoccupante » en Europe

Conditionné sous forme de cartouche ou de bombonne, le protoxyde d’azote est ensuite inhalé par le biais d’un ballon.
Conditionné sous forme de cartouche ou de bombonne, le protoxyde d’azote est ensuite inhalé par le biais d’un ballon.

Le protoxyde d’azote, que l’on connaît surtout sous le nom de « gaz hilarant », a vu sa consommation récréative largement augmenter ces dernières années, devenant même un enjeu public dans certaines communes, comme à Annecy ou à Annemasse. À l’échelle européenne, cette augmentation est « préoccupante », indique un rapport publié lundi 21 novembre par l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.

« Les usagers ont généralement l’impression que l’inhalation de protoxyde d’azote est sans danger. Pourtant, nous constatons qu’une utilisation plus fréquente ou plus intensive du gaz augmente le risque de dommages graves, tels que des dommages au système nerveux », explique le directeur de l’Observatoire, Alexis Goosdeel, dans un communiqué.

Utilisé comme anesthésiant en médecine ou comme additif alimentaire, le protoxyde d’azote se retrouve utilisé depuis plus de 200 ans pour ses effets psychoactifs – sensations d’euphorie, de relaxation et de détachement. Avec sa facilité d’accès et son faible prix, le « gaz hilarant » connaît une « popularité croissante ».

Empoisonnements, brûlures et dommages au système nerveux

Seulement, « le nombre de personnes utilisant du protoxyde d’azote a augmenté, tout comme le nombre d’empoisonnements », indique le rapport. En France, par exemple, le nombre d’empoisonnements enregistrés aux centres antipoison est passé de 10 en 2017 à 134 en 2020.

Les cas signalés impliquent divers degrés de dommages au système nerveux, des gelures graves et des lésions pulmonaires. Néanmoins le rapport indique qu’« il est important de reconnaître que la grande majorité des gens n’utilisent pas de protoxyde d’azote » et que « ceux qui le font utilisent généralement des quantités relativement faibles et peu fréquentes ».

« Il est donc important d’éviter de normaliser et de promouvoir involontairement son utilisation. Des interventions ciblées et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour accroître la compréhension des risques et réduire les dommages », souligne le directeur de l’Observatoire.