Dire qu’au commencement, après la Seconde guerre mondiale, c’était un petit lieu avec quelques poneys entre autres. Aujourd’hui, le zoo des Marécottes, ouvert toute l’année, est un endroit à part en Suisse. Estampillé « plus haut zoo d’Europe » en raison de son altitude (1 110 m), c’est surtout un parc 100 % naturel où les animaux arrivent. « À part les enclos (les premiers datent des années 50, NDLR), c’est un environnement sans impact humain. Les animaux ne sont pas rentrés la nuit, il n’y a pas de vitrine », décrit Thierry Piasenta.
Aujourd’hui, c’est en famille qu’il dirige les lieux. À lui la gestion administrative, à son frère, Florian, la partie restauration alors que le papa, Pierre-Angel, est également présent dans l’organigramme. Les Piasenta ont repris le parc en 2015, mais le connaissaient déjà comme leur poche. Et pour cause, Thierry et son frère sont nés dans la commune et travailler au zoo était leur job d’été. « Moi, j’étais sur la partie zoo et mon frère au restaurant », précise aujourd’hui Thierry.
L’ours, le lynx ou le loup fascinent toujours
Le parc, lui, a bien changé ces dernières décennies, notamment dans les années 1980. « Madame Meyer a fortement contribué à l’expansion et à la modernisation du zoo », loue Thierry. C’est notamment sous son impulsion qu’ont été installés les grands enclos pour les ours noirs ou les lynx. Le choix des espèces est lui fait en fonction de cet environnement naturel valaisan. « On accueille des espèces indigènes, des espèces qui doivent vivre des saisons avec notre climat, illustre le gérant. Les ours noirs du Canada vivent ici les mêmes saisons que là-bas par exemple. L’environnement est donc idéal pour eux, leur métabolisme et leur préservation. »
L’ours noir est bien sûr l’un des animaux emblématiques du parc, au même titre que d’autres espèces qui fascinent toujours telles le lynx ou le loup. Marmottes, renards, chamois ou bouquetins et cerfs arpentent aussi ce grand parc de 35 000 m² tout comme le muntjac, le plus petit cervidé au monde. Souvent confondu avec le chevreuil, cet animal se distingue par ses dents de sabre, deux longues canines plutôt caractéristiques d’espèces éteintes.
Au total, plus de 150 animaux arpentent le zoo et sa forêt de mélèzes dans les Alpes valaisannes, dont une vingtaine d’espèces différentes.
Une piscine naturelle et bientôt un hôtel avec vue sur les ours
Le zoo des Marécottes a pris corps dans un environnement naturel assez exceptionnel. Dans cette vallée du Trient vivifiante, on trouve notamment des marmites glaciaires, des biotopes naturels très riches où vivent des tritons, des salamandres ou encore des libellules. Le zoo n’échappe pas à cette beauté géologique que forment ces cavités creusées dans la roche par l’eau puisqu’il propose aux visiteurs (entrée en plus du zoo) une piscine naturelle, structurée dans les années 1980, et ouverte de juin à septembre. « Madame Meyer l’a agrandie, si bien qu’elle fait aujourd’hui 70 mètres de long, c’est plus grand qu’un bassin olympique, compare Thierry Piasenta. Au départ, c’est un lac naturel, comme une marmite glaciaire géante dans les roches, mais on l’a raccordé à un système de chauffage solaire et à un système de filtration, de chlorification. Dans les roches, on a cette sensation d’être dans les gorges turquoises de Corse. »
Une cinquantaine de lits
Un grand projet d’agrandissement débute aussi sur le parc cet automne. Au programme, une nouvelle aire d’accueil, de nouveaux sanitaires, une cuisine et une salle de restaurant plus grandes mais aussi la construction d’un hôtel dans la forêt. « Toutes les chambres donneront sur les enclos des ours. Il y aura au total une cinquantaine de lits, précise le gérant. On va aussi installer des filets tendus pour les familles et les enfants, des visites le soir pour les clients de l’hôtel. » Outre un espace jacuzzi et hammam, un local à ski va aussi être créé car les Marécottes sont une petite station de village l’hiver. Les travaux devraient être terminés pour le début de l’année 2024.
Le zoo propose un tarif qui combine le ticket de train pour venir en Mont-Blanc Express depuis une gare entre Vallorcine et Martigny (arrêt La Médettaz) et l’entrée pour le zoo. L’occasion de mieux appréhender l’environnement dans lequel évoluent les animaux en traversant la sauvage vallée du Trient.
En voiture, via l’A9, il faut prendre la sortie Martigny-Fully puis suivre la direction Salvan – Les Marécottes.