Oubliez tout ce que vous pensiez savoir sur les pom-pom girls. À la Shines Academy, on est bien loin des clichés sur les jeunes écervelées qui épellent des slogans en soupirant après le beau sportif du lycée. D’abord, il faut avoir plus de 18 ans pour rejoindre la Shines academy, âge auquel on a souvent quitté les bancs du lycée.
Les « Shines girls » sont avant tout des performeuses. Elles s’appellent Kim, Amélia, Elsa, Claire, Romane, Albane, Océane, Amandyne, Caroline ou encore Jennifer et elles passent de longues heures à s’entraîner pour être capables de reproduire leurs chorégraphies dans n’importe quelle circonstance et toujours en étant synchronisées. Que ce soit au bord d’un terrain de hockey ou sur un ring de boxe, elles sont capables d’exécuter les mêmes pas. D’ailleurs, qu’elles fassent partie du groupe d’Annecy, de Lyon ou même de Guyane, elles sont toutes capables de danser ensemble. Leur secret ? Elle s’appelle Mégane Kassabian, alias « Joy ». La fondatrice du groupe concocte les chorégraphies qui sont ensuite apprises par toutes les équipes.
Performeuses
C’est peut-être ce qui ressort le plus quand on échange avec les Shines girls. Qu’elles soient assistante administrative, kiné, gestionnaire RH, maraîchère, future auxiliaire de puériculture ou encore spécialiste du marketing digital, elles partagent toutes un même constat : si les paillettes sont bien là, elles ont trouvé un vrai sport, exigeant, qui leur apporte un véritable challenge.
Coach de l’équipe d’Annecy, Gaëlle aime à rappeler, « on est des performers ». Et, en assistant à un entraînement, on n’en doute pas une seconde. Pendant 2 heures intensives, les filles vont travailler les différents pas, les portés, l’enchaînement des chorégraphies, sans relâche. Autant d’exercices qui demandent à la fois force physique, grâce et coordination. Cependant, elles n’oublient jamais de s’amuser, comme le rappelle Perrine, 24 ans. La jeune femme, qui a longtemps pratiqué la gymnastique rythmique en compétition, a retrouvé chez les pom-pom girls l’exigence sportive « mais avec beaucoup plus de fun ».
Une ambiance fille, mais pas peste
Les shines girls ne s’y sont pas trompées. Beaucoup ont été attirées par les paillettes, la possibilité de réaliser un rêve de petite fille qui regardait des séries américaines. Mais si elles sont restées, c’est par goût de la performance… et aussi pour l’ambiance. « Ici, il y a un vrai esprit d’équipe et on cherche le dépassement de soi », se réjouit Elsa, 26 ans, réceptionniste.
« Depuis que j’ai participé à des prestas, je me sens libérée, détaille Amélia, 23 ans. J’ai participé à différents événements, des matchs, en boîte ou dans des fêtes de villages… J’y ai gagné beaucoup de confiance en moi. Ça a aussi eu un effet sur ma vie personnelle. Je n’en retire que du positif. »
La Shines academy c’est d’abord une association créée il y a presque 10 ans par Mégane Kassabian, alias Joy, à Bonnefamille, dans l’Isère. Ancienne championne de GRS (gymnastique rythmique et sportive), passionnée de danse, elle s’était d’abord inscrite dans une équipe de pom-pom girls à Charvieu. Très vite, elle s’implique dans le développement des chorégraphies mais arrête tout à 18 ans, quand elle part étudier à Grenoble.
La Shines academy naît lors de sa dernière année d’études. Elle souhaitait reprendre les pompoms mais pas redevenir une simple élève. Elles sont d’abord 8 danseuses puis, après une première prestation réussie lors d’un match de basket, le succès fait boule de neige. En 2016, l’association se déplace à Lyon, où Mégane peut recruter plus de danseuses pour assurer toutes les prestations. Pendant la pandémie, obligée de repenser sa carrière professionnelle, elle décide de faire de la Shines academy son activité principale.
Depuis, elle a essaimé dans d’autres villes : Montpellier, Annecy mais aussi en Guyane et, depuis le mois de septembre, à Bordeaux.
1. La motivation
Les entraînements ont lieu deux fois par semaine, en soirée, pour des sessions de 2 heures. Les filles doivent être présentes au maximum et ne pas lâcher.
2. L’esprit d’équipe
Toutes les filles sont considérées au même niveau. Ici, pas de concurrence mais une véritable entraide.
3. Le respect
Les Shines girls ne sont pas des « pétasses ». Elles se doivent, lors des prestations, d’être toujours accessibles, disponibles et souriantes.