Ugine : Elle devient folle à chaque fois que son ex rencontre une femme

La mère de famille s’est déchaînée sur son téléphone (photo illustration).
La mère de famille s’est déchaînée sur son téléphone (photo illustration).

Après 13 années de vie commune, la prévenue et son mari se sont séparés dans un contexte très compliqué, madame ne supportant pas de voir son ex fréquenter d’autres femmes. Le 9 mai 2022, la petite sœur de la prévenue croise son ex-beau-frère dans un magasin, en grande discussion avec une femme, une simple amie assurera-t-il aux gendarmes. Elle prend une photo et l’envoie à sa sœur qui explose de rage. Du 9 au 12 mai, elle téléphones 151 fois à son ex et lui expédie des messages vocaux et écrits particulièrement insultants, assortis de menaces de mort  : « Elle ressemble à une poubelle ta salope », « Je vais te crever toi, ta copine et la voiture », « Fils de pute », etc... « Nous avons retenu du 9 au 12 mai, explique la procureure Sophie Mauboussin, car il y a une montée en intensité des messages, mais sur une période plus longue, madame alterne les conversations cordiales et anodines et insultes et menaces quand il ne répond pas à ses attentes. »

« Je veux juste qu’elle arrête »

La principale intéressée ne s’est pas présentée ce mercredi devant le tribunal. Soucieuse de détailler son état d’esprit, la juge Emeline Herlet s’en réfère à ses auditions « où elle affirme regretter ses mots et avoir commis une grosse erreur ». Invité à s’exprimer, son ex-mari note que ses agissements se sont calmés un temps, «  et ils ont à nouveau repris depuis que j’ai vraiment rencontré quelqu’un. Je l’ai bloquée, mais elle utilise le téléphone portable de ma fille pour poursuivre ses appels malveillants. Je ne veux pas d’argent d’elle, juste qu’elle arrête de faire des histoires. »

La procureure Sophie Mauboussin souligne l’ambivalence de la prévenue, sa capacité à passer des messages les plus simples aux insultes et menaces, « et ce qui est alarmant, ajoute-t-elle, c’est qu’au mois d’octobre, elle a été destinataire d’un rappel à la loi pour avoir tenu le même type de propos à l’attention d’une jeune femme venue au domicile de son ex-mari juste pour lui montrer des dessins de tatouage  ! Je peux comprendre qu’il soit difficile de faire le deuil d’une relation si longue, mais la fuite en avant est particulièrement inquiétante. » Elle demande 6 mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans, interdiction de contact et de détenir une arme.

Le tribunal a condamné la prévenue à 6 mois de prison avec sursis et interdiction de contact pendant trois ans.