La découverte du collecteur, à une profondeur de 650 mètres

Un spéléologue remonte le puits de la pluie. (Crédit photo: Serge Caillault)
Un spéléologue remonte le puits de la pluie. (Crédit photo: Serge Caillault)

A partir de 2016, fort d’une nouvelle équipe, les explorations reprennent. En compagnie de membres des clubs voisins d’Hauteville (GSHL) et d’Annemasse (SCASSE), les Bellegardiens découvrent une continuité au réseau de 2011. La côte -600 m est dépassée et à partir de là, la cavité prend un tout autre aspect…

Si, jusqu’à présent, le gouffre était plutôt «propre», la suite l’est beaucoup moins ! En effet, une grande quantité de boue liquide occupe puits et galeries rendant la progression et l’équipement très difficile. Hommes et matériels sont soumis à rude épreuve ! Le réseau sera nommé « voyage aux boues de l’enfer ».

Vers -650 m, les spéléologues découvrent ce qu’ils cherchaient depuis tant d’années : le collecteur. Ce terme désigne une galerie où toutes les infiltrations d’eaux du secteur se regroupent pour former une véritable rivière souterraine, véritable Graal pour les explorateurs !

Mais l’euphorie sera de courte durée. 40 m plus bas, à -690 m, la rivière se perd dans un siphon (galerie entièrement noyée) mettant ainsi fin aux espoirs de descendre plus profondément… Néanmoins, l’ancien record est battu de 110 m, en 2017. Une coloration (injection de colorant inoffensif) est réalisée et permet d’établir un lien entre les eaux du gouffre de la Rasse et la résurgence de la Bouna, situé 5 km plus loin, à vol d’oiseau. Cette dernière cavité, située à Collonges Fort-l’Ecluse, est plongée par une équipe de spéléo-plongeurs suisses qui ont pu remonter la rivière souterraine sur près de 2 km.