Les médecins libéraux appelés à fermer leurs cabinets jusqu’au 2 janvier

Le collectif « Médecins pour demain » demande une revalorisation du tarif de la consultation à 50 euros.
Le collectif « Médecins pour demain » demande une revalorisation du tarif de la consultation à 50 euros.

Alors qu’une triple épidémie sévit dans toute la France, certains cabinets de médecins risquent de rester porte close cette semaine. Le collectif « Médecins pour demain », à l’origine d’un premier coup d’éclat début décembre, appelle de nouveau les praticiens à se mettre en grève dès ce lundi 26 décembre, et jusqu’au 2 janvier.

« Deux jours de grève n’ont pas suffi à prouver que la France entière a besoin de nous, les médecins de ville ! On s’en doutait… mais nous ne nous arrêterons pas là cette fois. Pour nous faire entendre, rejoignez-nous, chers confrères, dans la grève dure qui débute le 26 décembre 2022 », écrit le collectif, constitué à la fin de l’été et qui rassemble aujourd’hui plus de 15 000 praticiens via Facebook.

Doubler le tarif de la consultation

« Nous sommes face à une réalité et une souffrance qui sont intimement liées : l’épuisement des soignants et des médecins libéraux, dans un contexte de déficit démographique, avec une pénurie criante sur tout le territoire associé au vieillissement de patients, devenus des usagers d’un système de soins en perdition », constate le collectif de médecins dans un communiqué.

Pour répondre à leurs problématiques, les médecins réclament notamment une revalorisation tarifaire, faisant passer la consultation de base à 50 euros, au lieu de 25 euros actuellement. Autres revendications exprimées : la revalorisation de la première consultation pour un nouveau patient à 150 euros ; hiérarchisation des actes avec rémunération échelonnée en fonction de la technicité de l’acte ; une double cotation des actes lors d’une même consultation (un gain de temps qui permettrait d’accélérer le dépistage de certaines pathologies)…

Pour les syndicats, la hausse des tarifs créerait un « choc d’attractivité » vers une médecine de ville, qui n’attire plus les jeunes et manque d’effectifs.

Des négociations avec l’Assurance maladie

Début décembre, un médecin sur six a suivi le premier mouvement de grève, selon le collectif. D’après l’Assurance maladie, le mouvement a entraîné une baisse d’activité d’environ 30 %.

Le 13 décembre, plusieurs membres de « Médecins pour demain » ont échangé avec le ministre de la Santé, François Braun. Les praticiens indiquent alors que le doublement du tarif de la consultation n’est « pas gagnée ».

Des négociations sont également en cours avec l’Assurance maladie, qui ont produit des « avancées ». Cela a conduit certains des principaux syndicats à ne pas appeler à la fermeture des cabinets. Une décision saluée par François Braun, vu la « situation critique » des urgences hospitalières.