Chambéry: pour aider les patients munis de chambre implantable, elle crée un coussin apaisant

Âgée de 32 ans, l’infirmière a surtout évolué dans le secteur de la cancérologie.
Âgée de 32 ans, l’infirmière a surtout évolué dans le secteur de la cancérologie.

Il s’agit d’un petit coussin, à peine plus gros qu’un poing et doté de petits scratchs pour l’accrocher. Une invention toute simple en apparence, mais qui soulage bien des personnes. L’origine de cet objet vient de la clinique générale d’Annecy. Vanessa Malet y est alors infirmière coordinatrice à l’institut de cancérologie. Au fil des entretiens avec les patients qui reçoivent un traitement de chimiothérapie, la professionnelle fait un constat : « Certains ne portent plus leur ceinture de sécurité (en voiture) car elle appuie sur l’endroit où la chambre implantable est située, au niveau de la clavicule. » La voiture ne représente pas le seul moment où la chambre implantable peut provoquer des douleurs, il y a aussi certains vêtements ou le port de sac qui peuvent être problématiques.

65 % des personnes interrogées souffrent au quotidien

Alors, en 2020, Vanessa Malet demande à une couturière de créer un prototype. « Il y avait des choses à reprendre, mais l’idée était là. Alors, j’ai acheté ma propre machine à coudre et j’ai appris avec des tutoriels, ensuite j’ai fait essayer à certains patients (une dizaine) », se remémore l’infirmière. Les premiers retours arrivent et le phénomène prend de l’ampleur, c’est alors une soixantaine de patients qui travaillent en concertation avec Vanessa Malet. « Je souhaitais qu’il n’y ait pas seulement des gens que je connais qui me donnent des avis, je voulais que les gens soient objectifs », admet-elle. Une fois que ces prototypes sont lancés, l’entrepreneure propose un questionnaire en ligne, afin de mieux comprendre les besoins. 700 personnes y répondent et 65 % d’entre eux affirment être gênés par leur chambre implantable au quotidien. Pas seulement les patients atteints de cancer, mais aussi ceux qui sont équipés de pacemakers, de défibrillateurs ou même de certaines prothèses.

« Aujourd’hui, je fais concevoir mes produits dans un établissement adapté proche de Saint-Etienne, je voulais qu’il y ait une vocation sociale à tous points de vue », sourit-elle. Depuis, des services de cancérologie se sont emparés de ce petit coussin pour soulager les maux de leurs patients. « J’ai eu un retour qui m’a fait chaud au cœur, un patient jouait de l’accordéon et il avait été contraint d’arrêter à cause de la chambre implantable, là grâce au coussin il a pu reprendre avec beaucoup d’entrain. »