Un projet colossal pour restaurer les châteaux des Allinges

Outre sa dimension patrimoniale, le site des châteaux des Allinges compose aussi avec un devoir de mémoire et des enjeux touristiques, sociaux, et sportifs.
Outre sa dimension patrimoniale, le site des châteaux des Allinges compose aussi avec un devoir de mémoire et des enjeux touristiques, sociaux, et sportifs.

«   C’est une chance de les avoir, mais une très grosse responsabilité », avoue, sans mal, le maire François Deville en parlant des châteaux des Allinges. En 2017, un grand programme de travaux a été lancé pour restaurer et préserver ce site emblématique, classé monument historique en 2011. « Mais pas pour en faire une destination tour-opérateur. On veut garder ses dimensions » a précisé l’élu.

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Première partie terminée

A l’origine du programme, un bilan sanitaire réalisé en 2014, préconisant 10 tranches de travaux : cinq pour Château-Neuf et le même nombre pour Château-Vieux. Quelques années plus tard, les travaux entrepris sur Château-Neuf, qui nécessitait davantage de sécurisation, sont désormais terminés. « On a également trouvé des choses extraordinaires qui nous ont permis de faire une nouvelle lecture de l’histoire », confie, très enthousiaste, l’association de sauvegarde des châteaux des Allinges (ASCA). Pendant la même période, l’ouverture du col des Allinges, celui qui se situe juste entre les deux châteaux, a également été réalisée afin d’offrir un paysage plus large. « L’entretien se fait désormais avec des moutons sous forme d’agro-pastoralisme », présente François Deville.

En 2020, un marché de maîtrise d’œuvre va être lancé pour réaliser la deuxième partie des travaux, qui se concentrera cette fois sur Château-Vieux et qui devrait durer deux ans. Un chantier colossal, puisque son coût total s’élève à plus d’un million d’euros.

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Le logement des pères bientôt réhabilité ?

Rien n’est encore acté. Mais la réhabilitation du logement des pères au sein de Château-Neuf, occupé depuis 1843, serait également bienvenue. « Les conditions sont rustiques », indique le maire, en rappelant également que « ces hommes sont des gardiens du temple » et qu’ils sont « ravis de les avoir. » Le coût estimatif des travaux s’élève à 475 000 euros hors taxes. Pour pouvoir les financer et réussir à baisser les coûts, la commune réfléchit d’ores et déjà à un chantier participatif, soit un événement où les habitants seraient invités à venir travailler bénévolement.

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Un projet de restauration pour la chapelle et la fresque

Historiquement classées depuis 1907, la chapelle de Château-Neuf et ses peintures murales, vieilles de 1 000 ans, ont connu un nouveau diagnostic en 2018. Une étude qui a conclu à la nécessité d’une restauration de la pièce. L’objectif est donc, prochainement, de lancer un mécénat en collaboration avec l’ASCA ainsi qu’avec la fondation du patrimoine.

En attendant, la commune souhaite développer la notoriété de la mythique fresque à travers les réseaux sociaux et les écoles. Pour le maire, « il est très important que tout le monde la connaisse et se mobilise pour la restaurer. »

La Région comme nouveau partenaire

En 2017, la Région Auvergne Rhône-Alpes a redéfini sa politique culturelle et lancé un tout nouveau plan de préservation du patrimoine. « C’est une politique inédite. Avant, nous n’intervenions pas. Mais on s’est rendu compte que 80 % des sites protégés le sont dans des communes de moins de 10 000 habitants. Pour eux, le coût d’entretien est colossal. Alors on a décidé d’aider », explique la conseillère régionale Catherine Pacoret. Pour les châteaux d’Allinges, la Région a ainsi participé à hauteur de 115 000 euros, soit 25 % du montant total de la première partie des travaux.