Elle porte plainte contre l’hôpital où sa mère a attendu 44 heures dans un couloir des urgences

Josette, 83 ans, a attendu 44 heures sur un brancard dans un couloir des urgences.
Josette, 83 ans, a attendu 44 heures sur un brancard dans un couloir des urgences. - Photo d’illustration Unsplash

44 heures sur un brancard dans un couloir des urgences

Josette, 83 ans, hémiplégique et pensionnaire dans un Ehpad, est entrée aux urgences l’hôpital Simone-Veil d’Eaubonne (Val d’Oise), le 19 décembre 2022, pour des problèmes d’oxygénation, en insuffisance rénale aiguë et une tension à 8. Elle patientera dans un couloir, sur un brancard, juste habillée d’une chemise de nuit sans nourriture, sans couverture pour la préserver du froid, verra un médecin seulement au bout de 24 heures. Qui confirmera d’ailleurs, son état préoccupant et la nécessité de l’hospitaliser pour infection urinaire, déshydratation, insuffisance rénale et œdèmes aux membres inférieurs.

« Je l’ai trouvée dans un couloir de l’hôpital. Comme il n’y avait qu’un drap sur elle, j’ai demandé si on pouvait avoir une couverture. Ils m’ont dit qu’ils n’en avaient pas. Comme j’avais une doudoune, je l’ai mise sur elle pour qu’elle puisse se réchauffer un peu » explique à BFMTV qui révèle l’affaire, Marie-Pierre la fille de Josette.

Sa fille a décidé de porter plainte contre l’hôpital

Hospitalisation que ne se fera pas faute de place. « Elle devait normalement être transférée en unité gériatrique aiguë, mais il n’y avait pas de place », raconte encore sa fille.

Finalement, la vieille dame, 44 heures après son entrée aux urgences, sera renvoyée le 21 décembre dans son Ehpad, sans hospitalisation directe, mais prescription d’une hospitalisation à domicile.

« Traumatisée et affaiblie, Josette a alors refusé de s’alimenter » et même de parler « et est morte quinze jours plus tard », constate BFMTV.

« Je veux qu’il y ait une reconnaissance des manques et des négligences sur les personnes vulnérables comme ma maman. Nous sommes en 2023, en France, on a un système hospitalier qui devrait être à la pointe. Laisser une femme de 83 ans sur un brancard, sans couverture, pendant 44 heures, ce n’est pas possible. Il faut dénoncer ce genre de choses », déplore Marie-Pierre, cette fois pour Le Parisien, persuadée que tout cela a eu un impact très important sur sa maman.

Cette dernière, déterminée à aller jusqu’au bout de sa démarche, a porté plainte contre l’hôpital pour « délaissement d’une personne hors d’état de se protéger ». Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise. Elle veut même s’adresser à l’ARS (agence régionale de santé). « Sur l’aspect psychologique, cela a a été un déclencheur. On avait pleins de projets. Elle était contente d’arriver à l’Ehpad qui est au top. »

Du côté de l’hôpital

« Le message de la famille de la patiente a retenu toute notre attention, nous compatissons à leur peine et nous sommes en lien pour apporter des réponses », explique l’hôpital d’Eaubonne. « Malgré la mobilisation de nos équipes, le temps d’attente aux urgences a été allongé sur cette période. Nous en sommes sincèrement désolés pour nos patients et leurs proches », rapporte Le Parisien.