Annecy: prison ferme pour les voleurs de coffres-forts

Les prévenus passaient en comparution immédiate, mercredi 19 février, au tribunal d’Annecy.
Les prévenus passaient en comparution immédiate, mercredi 19 février, au tribunal d’Annecy.

C’est devant une salle d’audience archi comble qu’ont comparu trois voleurs d’un genre un peu particulier, en comparution immédiate, le mercredi 19 février. Deux chauffeurs de cars d’une entreprise bien connue en Haute-Savoie, accompagnés d’un complice, ont tenté de s’expliquer du vol d’un car et de trois coffres-forts dans la nuit du 5 janvier 2020 à Annecy.

Un car pour passer « inaperçus »

Il fut difficile de connaître l’implication exacte de chacun des prévenus. L’un d’eux explique qu’ils étaient « plus ou moins trois ». Le 5 janvier au soir, au dépôt d’une société de cars, un chauffeur dérobe un car en arrachant le système anti-démarrage éthylotest. Parce que « c’était moins flagrant qu’avec une voiture pour rentrer dans la gare routière » selon un des voleurs. Puis, accompagné de deux complices et muni d’un badge d’accès, il pénètre dans les bureaux d’accueil des voyageurs de l’autocariste, dans la gare d’Annecy.

C’est là, que le trio embarque trois coffres-forts appartenant à deux entreprises de transport. Moins de vingt minutes plus tard, ils chargent les trois coffres dans une voiture et vont dans le garage d’un des protagonistes, boulevard du Fier, pour dépouiller le butin. Pendant, une heure, en plein cœur de la nuit, ils frappent à coup de masse et de barre à mine dans le sous-sol d’un immeuble.

C’est un voisin, alerté par le bruit, qui préviendra la police. Les trois voleurs seront surpris en flagrant délit devant des coffres éventrés contenant 1 000 € en liquide, des tickets de transport et des dizaines de forfaits de ski pour la Clusaz et le Grand-Bornand.

Des dettes de jeu

Deux des membres du trio infernal s’enlisent dans des mensonges qui agacent le tribunal. L’un explique avoir « juste amené le matériel sans se poser de questions », un autre tait les noms de ses complices par peur de représailles. Quant au mobile des vols, il est question de dettes de jeux de casino d’un montant de dizaines de milliers d’euros et des impayés de loyer. Deux des protagonistes ont des casiers judiciaires remplis de 4 et 6 condamnations, le troisième ne s’était jamais fait connaître de la justice.

Vingt-deux mois de prison

Après plus de cinq heures de débats, le tribunal a rendu son délibéré. Les deux prévenus récidivistes sont maintenus en détention et condamnés à 18 mois de prison et 4 mois de révocation d’un précédent sursis. Le troisième ressort libre avec une peine de 12 mois de prison dont 4 mois avec sursis et mise à l’épreuve durant 2 ans.