Il était de passage à Chambéry, pour marquer le lancement à plein de la saison d’hiver. Rencontre avec Nicolas Notebaert, directeur général de Vinci Concessions, président de Vinci Airports, qui exploite (entre autres) les aéroports de Chambéry et Annecy.
Quel rôle jouent les aéroports alpins l’hiver ?
« Aujourd’hui, l’économie touristique en hiver a besoin de toutes les pistes, tous les samedis. Genève est saturé, Lyon n’a pas davantage de possibilités, on joue pleinement notre rôle pour acheminer vers les stations les touristes étrangers, les Britanniques, les Israéliens, les Scandinaves… Il faut savoir aussi que sur nos trois aéroports alpins, Chambéry, Grenoble et Annecy, on crée 500 emplois saisonniers. Chambéry, c’est une trentaine de salariés permanents, et ça monte jusqu’à 200 personnes l’hiver.
Le Brexit a-t-il eu un impact sur votre activité ?
Non ça n’a pas eu vraiment d’effets pour nous. Ça a changé des procédures mais on était déjà habitués à des voyageurs non-Schengen, donc on était déjà organisés autour de ça.
Comment votre activité se porte-elle depuis le covid ?
On s’approche des 200 000 visiteurs à l’année à Chambéry, on est en train de retrouver des niveaux d’avant covid. On estime que le retour total à la normale se fera en 2024-2025.
Quel est l’impact de la crise de l’énergie ?
On veut être les leaders de la décarbonation. Que ce soit le chauffage de nos bâtiments, l’électricité… à l’échelle de notre groupe on a réduit nos dépenses énergétiques de 44 %. La question du kérosène se pose aussi, bien sûr. On sait maintenant que des avions peuvent fonctionner avec 50 % de biocarburant, issu de produits recyclés. On pousse dans cette direction. On commence à travailler aussi sur l’avion à hydrogène. On distribue des bonus malus aux compagnies, on donne par exemple des bonus sur les redevances d’atterrissage pour les compagnies qui font des efforts, pour les encourager.
Certaines stations encouragent leurs clients à se déplacer en train, que pensez-vous de cette démarche ?
Je n’ai aucun problème avec le train. Je suis moi-même venu ici en train depuis Paris ! Par contre, pour des skieurs qui viennent par exemple d’Édimbourg, ça ne va pas les aider… L’avion, c’est un complément.
Que répondez-vous aux riverains qui vous accusent de nuisances ?
C’est un équilibre à trouver. On ne représente pas non plus une très grosse activité, on est actifs à Chambéry surtout le samedi, sur des plages horaires limitées.
Entre les différentes crises, et l’image dégradée de l’aviation dans l’opinion, vos équipements ont-ils toujours un avenir ?
L’aviation ne représente que 2,8 % des émissions mondiales… La voiture, rapportée au kilomètre parcouru, consomme plus que l’avion. Ce qui pollue de manière globale, c’est la mobilité carbonée, mais ce n’est pas que l’avion ! Avec Vinci Concessions, on veut être leader le décarbonation. Tout ça, c’est une question d’équilibre. L’économie touristique en Savoie a besoin de nous. »