Albertville : la dispute entre voisins se termine à coups de matraque

Le prévenu a défendu sa version de la bagarre devant le tribunal mais n’a pas retenu l’adhésion des juges.
Le prévenu a défendu sa version de la bagarre devant le tribunal mais n’a pas retenu l’adhésion des juges.

Albertville

Le 10 septembre, à 14h15, sur sa terrasse du rez-de-chaussée, Ozgur se met à crier des insultes. Alertés, ses voisins du dessus sortent sur leur balcon, pensant qu’il dispute une autre personne pour les agissements de son chien. Mais non, ce sont eux qu’il invective, assortissant ses « amabilités» d’un jet de cailloux. Pour éviter que cela ne dégénère, les voisins alertent la police et sortent à trois à son encontre... suivi par Ozgur qui leur administre des coups avec une matraque de 40 cm. L’un heurte le coude d’un voisin, le second le visage d’un autre. Invité à s’expliquer par la juge Anne Chambellant, très calmement, Ozgur assume les violences, mais apporte une autre version  : quand il est sorti lui aussi à l’encontre des policiers, il s’est retrouvé face à ses victimes  : « Et comme j’ai eu peur de prendre un coup de couteau, je me suis défendu ». Il est vrai, rapporte la juge que le différend entre ceux là ne date pas de la veille et qu’une précédente bagarre s’était soldée par un coup de couteau à son encontre. « Vous vous entendez bien avec vos voisins  ? » « A part ces personnes, oui ». « Pourtant, l’enquête de voisinage, très complète, révèle que beaucoup de voisins vous trouvent violent et menaçant, qu’ils ont peur des représailles. Ils expriment un sentiment d’insécurité à votre égard » « Ce sont des mensonges, je n’ai jamais ni menacé, ni agressé personne. Pourquoi mentirais-je et eux auraient-ils raison  ? » Le bruit semble être la principale cause de dispute.

Pour le procureur Jean Ailhaud « que les logements soient mal insonorisés, c’est une chose, mais cela n’autorise pas à faire n’importe quoi. Les coups ne sont pas contestés et tout l’immeuble le désigne comme un perturbateur  ». Rappelant ses 4 précédentes condamnations, il requiert 6 mois de prison avec sursis probatoire 24 mois et différentes obligations.

Maître Kakubiak-Gros insiste sur la mauvaise insonorisation d’un immeuble « où la moindre cuillère qui tombe s’entend. Cela plus les confinements ont-ils exacerbé les relations  ? » Selon elle, son client avait peur de ses voisins  : « et s’agissant d’un conflit réciproque, peut-on dire que c’est l’un plus que l’autre qui est à l’origine des coups  ? »

Le prévenu est condamné à 6 mois de prison avec sursis probatoire 2 ans, obligation de travail, de soin, d’indemniser les victimes, et interdiction de paraître à l’adresse indiquée.

J.F