Qui vole une cloche…
La cloche en bronze de La Haye-Pesnel en Normandie était classée monument historique. Datant de 1793, fondue par Sulpice Jourdan à Ver à partir de deux anciennes cloches de l’église, le symbole de la Révolution française, avait été installée sur le parvis de l’église Sainte-Madeleine et trônait là, depuis, de tout son poids, 600 kg, posée sur un socle de granit.
Dans le week-end des 25 et 26 mars 2023, elle a soudain disparu du paysage quotidien de la paisible bourgade normande. Délestée d’un objet précieux du patrimoine local. Et depuis l’incompréhension règne.
Comment ont-ils fait leur compte ?
On peut supposer que le mauvais coup a été commis à plusieurs, tant embarquer un tel trophée, n’est pas du talent d’un simple pickpocket. S’ils ont eu la tâche simplifiée, la cloche n’était pas scellée au socle, ils devaient disposer d’un équipement de levage et de transport pour s’échapper tout à fait conséquent. Personne semble-t-il dans la commune n’a rien vu ni entendu…
Qui sont-ils ?
« Pour Alain Navarret, maire de la commune, le vol aurait pu être motivé par la revente du métal. L’élu évoque une valeur marchande de 3 000 à 4 000 euros, même si d’après lui « la perte patrimoniale est bien supérieure » », expliquent les confrères de La Manche Libre. Des ferrailleurs qui se sont dits : au prix actuel du bronze, l’affaire est juteuse ?
Peut-être… À moins qu’on ait eu affaire à des mauvais plaisants, des collectionneurs indélicats. Ou qui sait, un fervent qui voulait marquer la venue de Pâques à sa manière. On sait tous qu’à Pâques, les cloches se taisent et partent pour Rome se faire bénir avant de revenir sonner le dimanche de Pâques et lancer la chasse aux œufs. D’aucuns auraient-ils voulu faciliter le voyage de celle-ci ?
Retrouvera-t-on la cloche dans un jardin aux alentours ? Un décor un brin imposant et particulièrement voyant, cependant.
Une enquête ouverte
La piste des voleurs de métal, supposée par le maire paraît la plus plausible. Et cette cloche gravée de « Liberté, égalité, vive la République Françoise, périsse les tyrans, leurs satellite et tous les aristocrate » (sic) et surmontée d’un bonnet phrygien sera sans doute refondue pour des destinations moins patrimoniales et plus lucratives. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour tenter de retrouver les « cloches » qui ont commis ce vol ahurissant.