Comme beaucoup d’autres amateurs, j’ai découvert le thé en le buvant en sachet et en l’achetant en grande surface. Peu à peu, les sachets sont devenus de meilleure qualité et ils ont fini remplacés par le thé « en vrac », acheté chez le torréfacteur.
En plus de le boire, j’ai voulu m’intéresser à la culture du thé. Après quelques recherches, je suis rapidement tombée sur les ateliers proposés par « Aux milles pins », une maison de thé ambulante. Derrière ce projet se trouve Emiko Okamoto, ambassadrice du thé nommée officiellement par le Japon. Depuis dix ans, elle s’est reconvertie pour partager la culture du thé vert japonais et rendre ce rituel du quotidien accessible à tout le monde.
C’est au sein de la Fondation Baur, dans sa bibliothèque au sous-sol, qu’Emiko nous attend à 14 heures. Sur notre table se trouve tout l’attirail nécessaire à la dégustation des thés que nous allons découvrir : le sencha, du thé en feuilles, et le matcha, en poudre. Deux gâteaux au thé cuisinés par Emiko l’accompagnent. Dans la pièce entourée d’étagères pleines de livres, nous sommes une dizaine de participants. Chaque groupe est assez éloigné des autres pour conserver une part d’intimité, mais suffisamment proche pour pouvoir échanger.
Car, à la différence d’une cérémonie du thé qui se veut silencieuse, ici la discussion est vivement encouragée. En nous servant une première tasse de thé, Emiko nous conte l’histoire du thé vert japonais, détaille ses bienfaits et ses différentes variétés. Elle n’hésite pas à nous poser des questions, toujours avec le sourire. La suite de l’atelier se passe de cette manière : Emiko nous montre les gestes, que nous reproduisons ensuite
Pendant une heure et demie, on déguste ainsi cinq à six tasses de thé en découvrant la manière traditionnelle de boire les deux variétés présentées. Le sencha s’infuse dans une petite théière, appelée kyusu, pas plus d’une minute. À chaque dégustation de tasse, on discute ensemble du goût qu’on lui trouve (et qui change à chaque infusion !) La préparation du matcha, est plus particulière, il faut le fouetter avec un chasen pour le rendre mousseux. Son goût est d’autant plus surprenant : très végétal, il réveille les papilles.
À la fin de l’atelier, il est possible d’acheter du thé, ainsi que le matériel nécessaire à sa préparation. De quoi continuer l’initiation à la maison, de prendre un peu plus le temps de savourer le thé et d’aspirer à la paix qu’il véhicule. Je repars apaisée et le cœur léger, grâce à cet instant de convivialité créé par Emiko Okamoto.