Score pas très enviable…
Ce n’est pas une médaille qu’on arbore fièrement et loin de là, pour sa troisième place au rang des régions les plus cambriolées en France, la région Auvergne-Rhône-Alpes a de quoi s’inquiéter.
Qui détiennent les records ? L’Île de France en tête, devant la région Paca et ensuite ARA.
7 cambriolages et tentatives pour mille logements en 2022 d’après les chiffres de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Quand on sait qu’en 2018, la région comptait 4,5 millions de logements, arrondissons à 5 millions aujourd’hui, la multiplication est rapide et le résultat vous fait l’effet d’un bâton de dynamite qui vous pète à la figure : 35 000 cambriolages en 2022… ou plus parlant encore, environ 100 par jour.
« Avec 10,2 cambriolages pour 1 000 logements, le Rhône est le 2ᵉ département le plus touché de métropole derrière les Bouches-du-Rhône (11,4 ‰), et devant le Vaucluse (9,6 ‰) et la Seine-Saint-Denis (9,2 ‰). L’Isère (8,3 ‰), l’Ain (7,6 ‰), le Puy-de-Dôme (6,9 ‰), la Drôme (6,6 ‰) et la Loire (6,2 ‰) sont les cinq autres départements de la région avec un taux de cambriolages au-dessus de la moyenne nationale. À l’inverse, le Cantal est l’un des quatre départements métropolitains les moins touchés (1,7 ‰) avec les départements corses et la Lozère », détaille la parution flash de l’INSEE.
Cela repart à la hausse
En 2022 : 1 174 cambriolages en Savoie, 2739 en Haute-Savoie, 2 434 dans l’Ain. Et ces chiffres rapportés par l’institut de statistiques indiquent une baisse depuis 2016, sauf pour l’Ain qui comptait cette année-là 2 338 cambriolages. La Savoie 1 552 et la Haute-Savoie 3 503.
Après une hausse en 2019 et deux années de baisse en 2020 et 2021, avec les périodes de confinement, le nombre de cambriolages repart à la hausse en 2022, mais pas au niveau d’avant crise sanitaire.
Et la mixité de population est défavorable
Le constat général, en région comme en France, est donc à la baisse, mais il est aussi d’une augmentation, d’une plus grande fréquence dans les territoires urbains denses, « ainsi que dans les communes où les écarts de revenus sont élevés, abritant à la fois des populations riches et pauvres ».
« Outre la vallée du Rhône, trois cambriolages de logements sur quatre sont commis en zone urbaine (8,2 ‰, contre 4,5 ‰ en zone rurale), alors que deux habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes sur trois y résident. En particulier, le taux de cambriolages atteint 9,7 ‰ dans les territoires urbains denses. »
« Au sein des AAV (aires d’attraction des villes), les communes sont d’autant plus concernées qu’elles appartiennent à une aire peuplée. Ainsi, 10,1 ‰ cambriolages ou tentatives sont enregistrés dans une commune faisant partie du pôle (hors communes-centres) contre 6,9 ‰ dans les communes-centres et 6,6 ‰ dans les communes de la couronne. En outre, plus la taille de l’AAV est importante, plus le taux de cambriolages par logement est important. Il s’élève ainsi à 11,1 ‰ dans les communes du pôle (hors communes-centres) des aires de plus de 700 000 habitants de Lyon et Grenoble, 8,5 ‰ dans les communes de leur couronne et 10,2 ‰ dans les communes-centres. »
Qu’est-ce qu’une AAV : « L’aire d’attraction d’une ville (AAV) définit l’étendue de son influence sur les communes environnantes. Une aire est composée d’un pôle, défini à partir de critères de population et d’emploi, et d’une couronne, constituée des communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Au sein du pôle, la commune la plus peuplée est appelée commune-centre ».
Au registre des explications, donc…
Ce qui est avancé par le communiqué de l’INSEE, apporte des explications parmi les plus classiques. Plus vous vivez dans des zones urbaines denses plus le pourcentage de cambriolages augmente, comme dans les zones les plus riches. Et plus précisément dans les territoires où sont présentes en proximité les inégalités sociales.
« C’est la proximité de populations riche et pauvre qui est déterminante : le taux de cambriolages communal en Auvergne-Rhône-Alpes est d’autant plus important que les écarts de revenus sont élevés dans la population. »
Plus original, peut-être, le rapport indique que plus le nombre de résidences secondaires est important, plus le niveau de cambriolages baisse. « Ainsi, la part de résidences secondaires dans les communes les plus cambriolées est de 3,7 % quand elle est de 29,3 % dans celles qui n’enregistrent aucun cambriolage. »