Les non-remplacements des profs absents soulèvent la colère des parents d’élèves

Les non remplacements de profs se multiplient et posent de sérieux problèmes à la formation des élèves. Le collection #OnVeutDesProfs lance une nouvelle action de pression sur l’Etat.
Les non remplacements de profs se multiplient et posent de sérieux problèmes à la formation des élèves. Le collection #OnVeutDesProfs lance une nouvelle action de pression sur l’Etat. - Photo d’illustration Pixabay

Trop de profs non remplacés

Le ministre de l’Éducation Nationale, Pap NDiaye, avait annoncé en janvier 2023 : « On perd quinze millions d’heures de cours annuellement liées à des remplacements non assurés », avait promis que devant chaque classe il y aurait un professeur, jusqu’à 500 euros net par mois pour les profs qui accepteraient des missions complémentaires (entendez assurer le remplacement des collègues absents ou des postes non pourvus).

Et pourtant, depuis des semaines, les non-remplacements de professeurs, et notamment pour des périodes longues principalement liées à des obligations de service, comme des formations, des réunions, ou liées à des examens, se multiplient, imposant aux élèves des pertes d’heures de cours et de formation de plus en plus conséquentes.

Face à cela, les parents d’élèves s’indignent, s’émeuvent et se mettent en colère. Et depuis l’an passé, un collectif de certains d’entre eux, #OnVeutDesProfs, s’est formé et mis en action pour tenter de faire pression sur l’État et obtenir que soit réglé le problème de ces non-remplacements.

L’action en justice lancée

Comme ce même collectif l’avait mis en place en 2022, il s’agit pour l’avocate du collectif, Joyce Pitcher, qui a remarqué : « Certains parents nous appellent en pleurs parce que leurs enfants n’ont pas eu d’enseignants pendant plus de huit semaines », de recueillir le plus de dossiers de plaintes de parents d’élèves possible. Des dossiers de constats des manquements et de demande d’indemnisation à hauteur de 50 euros par jour perdu dans le premier degré, 10 euros par heure au collège et lycée.

Des dossiers et plaintes qui n’ont aucune visée financière, mais en réalité d’augmenter la pression sur l’État et d’obtenir que les remplacements soient assurés systématiquement. « Nous demandons à l’État de dédommager les familles pour le préjudice subi. Le but n’est pas de nous enrichir, mais d’établir un nouveau rapport de force avec l’État pour réclamer l’embauche d’enseignants », a souligné l’avocate.

Fin 2022, 127 dossiers avaient déjà été transmis à 17 tribunaux administratifs en France. « 1 500 dossiers de parents, dont 200 dossiers suffisamment solides pour ouvrir des procédures, tous niveaux confondus », indique-t-on du côté des avocats de l’affaire.

Pour les parents d’élèves, les avocats parlent d’un cri de désespoir. « Ce sont vraiment des familles qui sont désemparées et qui ne savent plus comment faire. »

L’absentéisme des professeurs n’est pas ce qui est visé par le collectif. Simplement la problématique du remplacement. Pour appuyer encore leur action, #OnVeutDesProfs a exprimé le souhait de voir mis en place dans chaque département, chaque académie, un référent ou une référente.