Si certaines communes se caractérisent par un émiettement des listes, ce n’est pas le cas à Saint-Julien en Genevois. Les électeurs n’auront pas droit au suspense de l’entre-deux- tours : avec seulement deux listes en jeu, le nom du vainqueur sera connu au soir du 15 mars.
Il n’en demeure pas moins que ces élections contiennent leurs lots d’inconnus… et de surprises. À commencer par cet attelage rarement observé entre la droite et la gauche. La militante associative Véronique Le Cauchois s’est trouvée un terrain d’entente avec Julien Bouchet, étiqueté LR. Des membres de l’opposition locale de droite, d’anciens UMP, posent ainsi sans sourciller aux côtés de figures de la gauche locale comme Michel de Smedt.
Une personnalité « autocratique »
Ces colistiers mettent en avant la démocratie participative et veulent gouverner collégialement.
C’est face à l’aspect « autocratique », tel que dénoncé par les détracteurs, que s’est construite cette opposition au maire sortant . Il est ainsi souvent reproché au centriste Antoine Vielliard de manquer d’écoute dans ses prises de décisions. Une critique entendue puisque la population a plus largement été associée aux projets locaux ces derniers temps. Ce premier magistrat, respecté de par sa fine connaissance des dossiers municipaux et sa gestion rigoureuse des deniers publics, a en outre cristallisé une désapprobation croissante d’une partie de la population en dévoilant le projet Cœur de ville. Nœud du conflit : la suppression de places de parkings.
Le projet de la discorde
Un collectif formé d’habitants et de commerçants a même lancé une pétition réclamant l’annulation du projet de modification du cœur de ville de Saint-Julien. Reste à savoir comment ces divergences de vue vont se traduire dans les urnes.
Des défis majeurs
Le prochain maire aura en tout cas fort à faire dans une commune confrontée à de multiples enjeux.
La proximité avec la Suisse d’une part, l’enferme dans son statut peu flatteur de cité-dortoir. Les dirigeants doivent en outre tenir la cadence imposée par une démographie galopante supérieure à 3 % par an. Cette sous-préfecture vient de passer le cap des 15000 habitants. L’épineuse question du logement demeure ainsi centrale dans la gestion de cette commune.
- «Vive Saint-Julien », menée par Antoine Vielliard. Il a obtenu 46.28 % des voix au premier tour et 49.61 % au second.
- « Saint-Julien un nouvel horizon », menée par Pierre Brunet (UMP), a obtenu 27.04 % des voix au premier tour et 25.01 % au second.
- « Un vrai cap pour Saint-Julien », conduite par Michel De Smedt (divers gauche) a obtenu 26.66 % au premier tour et 25.36 % au second.